On peut venir tout droit du cabaret et avoir la volonté de prendre le pouvoir. On connaît Prunella Rivière, Judith Rémy, Lise Laffont et Delphine Simon, les Sea Girls, ex élèves d’une école de théâtre (c’est là qu’elles se sont rencontrées), devenues reines du music-hall, maniant avec maestria l’humour et les numéros de claquettes ou de charme. Après La Revue, un spectacle où elles se dévoilaient comme jamais, les quatre jeunes femmes, toujours débordantes d’énergie, s’intéressent désormais à la politique. Dès lors, la scène se transforme en assemblée. Les tracts volent, les mains se lèvent, l’effervescence règne. Nous sommes à l’aube d’une révolution, il faut s’organiser. La femme sera-t-elle l’avenir de l’homme ?
Vingt cinq siècles après
Pour parfaire ce coup d’état féminin, les Sea Girls se sont emparées d’un texte datant d’il y a vingt-cinq siècles. Dans L’Assemblée des femmes, Aristophane imagine les femmes athéniennes occupant l’agora, votant des mesures radicales, redessinant les contours d’une société alors marquée par des guerres interminables. Il aborde ainsi des sujets qui traversent encore notre époque : la subordination des femmes, bien sûr, mais également celle des plus faibles, la mise en commun des biens pour un plus juste partage des richesses, les aberrations des politiques, les passe-droits et la résistance à une société fondée sur ces oppressions multiples.
Une version musicale
Les Sea Girls s’inspirent très librement de cette « Assemblée », pour en offrir une version inédite, musicale et dansée, réécrite par leurs soins. Avec l’aide de Fred Pallem, le créateur du Sacre du Tympan, pour la musique et celle du metteur en scène pluri-disciplinaire Johanny Bert, elles choisissent d’embarquer le public dans une expérience singulière. Celui-ci est convié sur le plateau, pris à parti, cajolé pour être mieux secoué. Au cours du spectacle, il participe ainsi à imaginer « une solution pour un monde meilleur »… Tout cela est évidemment très sérieux mais avec les Sea Girls, l’univers est toujours plein de fantaisie…
Lundi 18 et mardi 19 novembre à 20h30 à la Maison de la Culture de Clermont (salle Jean-Cocteau). Proposé par la Comédie de Clermont.
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