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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

La course vers le printemps

Paris-Nice n’est pas le Tour de France. Mais, déjà, l’épreuve exhale les parfums des futures belles journées. 

Lorsque le Tournoi des désormais 6 Nations bat son plein et que la course cycliste Paris-Nice trace sa route à travers une demi France, à la recherche du « soleil » et des mimosas, le printemps n’est plus très loin de pointer le bout de son nez. Enfin diraient les plus impatients ou les plus frileux. Laissons toutefois le ballon ovale et ses rebonds capricieux pour les seuls atours de la petite reine. Nul autre sport que le cyclisme ne cultive une relation aussi étroite avec les saisons et les paysages. Parce qu’il les traverse, les apprivoise, les épouse, s’y ébat dans une intimité tantôt douloureuse, tantôt extatique.

Inspirateur

C’est ainsi que les grandes épreuves, les classiques, en particulier, révèlent des couleurs qui leur sont propres, des atmosphères singulières depuis Milan-San Remo, la Primavera, jadis disputée le jour de la Saint-Joseph, qui voit le peloton s’étirer dans les horizons monotones de l’argileuse Plaine du Pô jusqu’à la courte montée du Passo del Turchino avant de s’agiter sur les bords de la Riviera lors d’un final frénétique, jusqu’au Tour de Lombardie, disputée dans la lumière mordorée et mélancolique du début d’automne aux abords du Lac de Côme, celui que Stendhal qualifia de « lac sublime » dans « La Chartreuse de Parme ». Le Tour des Flandres, la plus populaire des classiques assurément, Paris-Roubaix et ses champs de betteraves à perte de vue, ou Liège-Bastogne-Liège, au milieu des sombres forêts d’Ardenne, pour ne citer que les « monuments », ont toutes leurs charmes, leur humeur et leur personnalité. Il n’est pas surprenant que les grandes compétitions cyclistes aient ainsi inspiré les plumes d’écrivains et journalistes. D’Albert Londres à Antoine Blondin, en passant par René Fallet, Roland Barthes et Louis Nucera. Mais aussi l’Italien Dino Buzzati, dans le sillage des campionissimi Bartali et Coppi.

Les prémices du duel

Pour l’heure, revenons-en à Paris-Nice, qui se déroulera cette semaine parallèlement à Tirreno-Adriatico, la transalpine « Course des deux mers ». Créée à l’origine par deux quotidiens « Le petit journal » et « Le petit niçois », l’épreuve qui relie l’Ile de France à la Côte d’Azur a connu ses plus belles heures lorsque, dans les années 70, le vétéran Raymond Poulidor y triompha successivement à deux reprises en prenant le meilleur sur l’invincible Eddy Merckx sur les hauteurs du col d’Eze. Le cru 2023, qui verra une étape s’achever à La Loge des Gardes, la petite station de ski des Monts de la Madeleine dans l’Allier, va mettre en scène le premier affrontement de la saison entre les deux favoris du prochain Tour de France, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, aussi impressionnants l’un que l’autre depuis leur rentrée. Pour les passionnés, un feuilleton à suivre tout au long de la semaine, dont l’épilogue aura pour cadre « La promenade des Anglais », frappée par le terrorisme le 14 juillet 2016.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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