Il y a des endroits où l’on se sent bien et il est parfois difficile d’en expliquer les raisons. Elles tiennent parfois à de petits riens. J’ai toujours considéré la rue Ballainvilliers comme un endroit agréable, dont il fait bon arpenter les trottoirs. Trait d’union entre les ruelles du plateau central et le quartier des facultés, la voie est large, aérée, son architecture hétéroclite n’a pas le chic du voisin Cours Sablon. Elle est humble. De la même façon, la rue se révèle « moyennement » commerçante. Sans excès, sans agressivité. Elle compte ses cafés, parmi lesquelles le plus ancien de Clermont, et aussi son lot de boulangeries-pâtisseries, des boutiques que l’on aime davantage que les agences bancaires ou les espaces de téléphonie mobile. La rue, qui abrita longtemps les Beaux-Arts dans l’ancienne halle au blé, s’apprête à accueillir le Fonds Régional d’Art Contemporain, dont les travaux toutefois n’en finissent pas de prendre du retard. Le nouvel ensemble devait, à l’origine, ouvrir ses portes en … 2021. Le Covid est passé par là mais pas seulement…
Une certaine harmonie
Depuis la rue Ballainvilliers, la perspective donne, d’un côté, sur une placette arborée intégrant le fameux « Bar des Beaux-Arts », dont la terrasse se révèle très fréquentée, de l’autre, elle s’étend sur la fameuse « Fontaine de la pyramide », en forme d’obélisque, réalisée en hommage au général Louis-Charles-Antoine Desaix. L’ouvrage, plusieurs fois remanié depuis 1801, date de sa création, domine l’Avenue Vercingétorix qui court jusqu’au quartier universitaire, celui que Serge Godard, le prédécesseur d’Olivier Bianchi, qualifiait pompeusement de « Quartier Latin clermontois ». Ben voyons…
Un exemple de bétonisation
Avenue Vercingétorix, les choses se gâtent pour le promeneur. Si le trottoir à l’est longe harmonieusement les grilles du Jardin Lecoq, écrin de verdure de la cité, et les bâtiments XIXe du Rectorat (ex « Palais de l’université »), que dire des nouveaux blocs de béton, d’une hauteur de six étages, réalisés, en face, dans le cadre du projet urbain de feu l’Hôtel Dieu ? « On bétonne, on entasse » semble avoir été le parti-pris de l’opération immobilière. On se souvient pourtant qu’à l’origine, il avait été question de créer une « coulée verte » en plein centre-ville, à partir du site de quatre hectares rendu disponible. Mais que les grincheux se rassurent, le nouveau projet a reçu le label d’ « éco-quartier » qui tient assurément peu compte de l’aspect esthétique. Quant aux puissants promoteurs, ils y ont sans aucun doute trouvé leurs comptes.
La fameuse ‘coulée verte’ devait sûrement faire référence à la retombée financière de ces nouveaux édifices.
Quant à la bétonisation : il n’y a qu’à se promener près des Carmes pour voir à tel point Clermont est develu laid.
Et ce ne sont pas les quelques 600 arbres Place Regensburg qui atténueront le manque de verdure de ce côté-ci !
Avec des appartements haut de gamme bouygue immo hors de prix !
J’ignorais l’existence de 7 jours à Clermont. Cher Marc François, je suis heureux de vous retrouver. Vos billets m’enchantent, bien écrits et souvent empreints d’une causticité qui fait défaut à d’autres publications.
je crois que vous êtes cinéphile, alors faites nous part de vos coup de coeur!