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Photo My Girl's Street
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Vie publique

Harcèlement de rue : un mal, des mâles

Jusqu'au 9 avril, se déroule la semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue, un fléau constaté sur la planète entière et auquel l'Auvergne n'échappe pas.

Depuis 3 ans, l’association clermontoise My Girl’s Street œuvre au quotidien pour informer, lutter et accompagner les femmes qui sont victimes de harcèlement de rue. Cofondatrice et présidente de l’association, Caroline constate que malgré le travail quotidien qui peut être fourni sur le terrain, la situation n’évolue pas. « Je pense que pour les générations actuelles, la situation est irrattrapable car le principe du patriarcat est trop ancré dans nos sociétés. L’espoir repose aujourd’hui sur les enfants que l’on peut sensibiliser dès leur plus jeune âge, même si parfois leur environnement familial ne s’y prête pas. L’école manque clairement de moyens pour traiter du problème. Il y a bien un peu d’éducation sexuelle au programme, mais cet enseignement ne permet pas d’évoquer en détail les aspects comportementaux. Pourtant lors de nos interventions dans les établissements scolaires les élèves sont généralement à l’écoute. On se rend compte de l’importance de l’éducation sur le sujet. » En France depuis le début de l’année 2022, près de 30 féminicides ont déjà été recensés, prouvant que les statistiques ne baissent pas d’une année sur l’autre. 113 avaient été enregistrés en 2021. « Les candidats à l’élection présidentielle évoquent l’insécurité dans son ensemble mais jamais ce problème en particulier » note Caroline.

La ville un soutien de poids

Le fléau touche le monde entier et ni l’Auvergne, ni Clermont, n’échappent à la règle. Une étude commandée par l’association My Girl’s Street à une entreprise professionnelle de statistiques révèle que localement 20% des femmes interrogées déclarent avoir peur en journée, 50% la nuit. Globalement dans l’espace public ou dans les transports en commun, une petite moitiés d’entre-elles ressentent à des degrés plus ou moins forts une certaine insécurité et 20 % déclarent être ciblées par des harceleurs deux à trois fois par mois.
Caroline se félicite de l’aide apportée par la Ville de Clermont. « La ville nous subventionne ce qui permet de mettre en œuvre des actions comme les cours de self-défense gratuits dispensés à raison de deux par mois, soit aux Cézeaux en extérieur soit dans une salle du centre ville. Ces cours sont pleins à chaque fois ». La ville a donc pris en compte la problématique et se montre proactive. Par exemple, elle propose aux membres de My Girl’s Street des marches exploratoires de jour et de nuit qui permettent d’identifier les zones problématiques où les femmes ne se sentent pas en sécurité.  Cela permet ensuite de travailler sur la surveillance et l’éclairage public.

Militer et agir

« Avec l’association, naturellement nous militons, mais nous cherchons avant tout à mettre en œuvre des actions de terrain. Comme notre cause est assez mal entendue et que les chiffres ne vont pas baisser, il n’est pas question de lâcher l’affaire » dit Caroline tranquillement mais fermement. « Nos actions permettent de faire de la sensibilisation mais aussi d’accompagner des victimes qui ne sont pas entendues. Nous soutenons des femmes qui nous remercient de les croire et de les écouter. Parfois, à la suite de discussions nous les dirigeons vers des centres ou des organismes qui peuvent les prendre en charge. »
L’association My Girl’s Street souhaite montrer le plus possible l’insécurité pour mieux la dénoncer et casser la spirale de la honte et de la culpabilité. Elle fait actuellement réaliser une vidéo de sensibilisation, avec témoignages, qui servira de support à des interventions scolaires ou lors de débats ponctuels. A l’occasion de la semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue, elle publie également sur les réseaux sociaux une photo par jour d’une femme harcelée portant un panneau témoignant d’une phrase proférée à son encontre.

-Pour les  trois ans de My Girl’s Street, une soirée sera organisée à Fotomat, boulevard Côte-Blatin, le 14 mai prochain avec les groupe rock Brain Zero, Fox Hole et Sink Deeper. Les bénéfices de la soirée fianceront les actions futures. 

 

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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