Si à Clermont, en hiver, tous les chemins mènent au Court et en direction des salles obscures, durant une semaine de festival, les chemins du court mènent souvent les réalisateurs vers le long-métrage, dont le format correspond davantage aux standings de la production et de la diffusion grand public. Pour la plupart des metteurs en scène de cinéma, le court-métrage a en effet servi d’initiation, d’étape utile voire indispensable, de tremplin nécessaire pour accéder vers le format long. Usant de moyens financiers moins importants, d’équipes techniques plus réduites, le court-métrage a souvent une valeur expérimentale qui ne nuit pas nécessairement aux qualités artistiques et à l’intérêt narratif.
Rampe de lancement
Découvreur de talents, aussi bien chez les réalisateurs que chez les comédiens, le « court » se situe aussi au carrefour des expressions, des nouveautés, des techniques et des technologies. L’audace y est fréquente, l’inventivité et l’impertinence s’y révèlent presque une marque de fabrique. Elles vont parfois de pair avec une certaine naïveté ou une absence relative de maîtrise. Mais, à coup-sûr, le court-métrage est formateur, initiateur, révélateur. Et pour d’heureux élus, il constitue une rampe de lancement.
Tous les continents
Clermont-Ferrand, au beau milieu de l’hiver, remplit parfaitement ce rôle stratégique et déterminant. Le public y fourmille, les médias accourent et les professionnels se déplacent pour observer et rencontrer, pour faire quelques « affaires » aussi au détour du marché international. L’une des caractéristiques de ce festival à nul autre pareil tient justement dans sa dimension éminemment internationale. Reflet de la production cinématographique contemporaine, il représente une fenêtre artistique et sociétale sur le monde entier, ses continents, ses cultures, ses problématiques, ses modes, ses évolutions, l’air du temps. Une planète entière en images et, toujours, en format court…
Oui, Marc, Clermont rime avec court qui rime avec festival qui rime (vraiment !) avec international. Alors I’ve a dream… Je rêve – en lieu et place des mètres linéaires exclusivement réservés à un seul quotidien français sans doute plein d’humanité – à un vrai kiosque de la presse française et étrangère. Ce carrefour serait un lieu de rencontres et d’échanges dans l’esprit – me semble-t-il – de la création cinématographique « courte », qui trace son grand chemin au cinéma…