Dans quelques jours, la ville de Clermont va réaffirmer le rôle qu’elle joue en matière de développement du cinéma. « Ça va être chouette » annonce Éric Roux sans ambages, à quelques jours du début du 46e Festival du court-métrage. Le président de l’association Sauve qui peut le court-métrage, se montre très serein et s’apprête à vivre pleinement cette nouvelle édition. Pour l’équipe organisatrice, l’année a pourtant été éprouvante, marquée notamment par l’annonce du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes de la suppression de la moitié de sa subvention (lire notre article du 13/05/2023). « Cette décision n’est qu’un épisode de plus et on espère retrouver la dynamique » relativise le successeur du président Saurel. « On a eu le Covid en 2020 avec l’organisation de la version numérique qui a coûté cher, puis il a fallu reprendre le rythme pour les éditions suivantes. Le festival est toujours en flux tendu et l’équipe est épuisée. Mais on a pris des mesures dont certaines ne sont que temporaires. On a bossé pour sortir de la zone limite dans laquelle on s’est retrouvé ». Pour l’édition 2024 par exemple, le nombre de programmes de la sélection nationale a été ramené à 10 programmes au lieu de 12, celui de l’internationale à 12 au lieu de 14. Le prix unitaire du billet a été augmenté de 50 centimes mais la manifestation, qui est un rendez-vous populaire, reste très abordable.
Clermont, un maillon essentiel dans l’industrie du cinéma
« La mobilisation pour soutenir le festival en début d’année puis au festival de Cannes, témoigne de l’importance de Clermont qui est un maillon essentiel dans l’industrie du cinéma » explique Éric Roux constatant que la production mondiale n’a jamais été aussi importante. « C’est pour cela que nous sommes très soutenus par le public et par le privé. Canal + est d’ailleurs redevenu un partenaire majeur. Nous souhaitons renouer le dialogue et avoir des relations avec la Région AuRA » poursuit Éric Roux, en rappelant qu’avant la crise du Covid, en 2019, la contribution à la vie économique de la région était de 11 millions d’Euros, un argument qui, en principe, doit déduire les équipes du Conseil régional. Cependant, pour être dans le confort, le festival doit tourner avec 60% de son budget sous forme d’autofinancement. Cela devrait sans doute être atteint cette année, avec le retour à une fréquentation d’avant Covid. L’équipe de Sauve qui peut le court métrage est déjà en train de préparer l’édition 2025, en étant consciente qu’elle doit cependant réfléchir à son modèle en prenant en compte que le pouvoir d’achat du public est en baisse.
Les femmes à l’honneur
Comme chaque année, les compétitions nationale, internationale et labo seront accompagnées d’une rétrospective thématique et de séances axées sur la production cinéma d’une zone géographique particulière. Les femmes seront à l’honneur de la rétrospective, tant devant, que derrière la caméra, avec des portraits de femmes indociles. Le focus géographique imaginé dans le cadre de la candidature de Clermont à la Capitale européenne de la Culture sera consacré à l’Europe, l’Europe au féminin, bien entendu.
À noter deux expositions accompagnent ces programmes féminins : Remarquable, femmes & cinéma à la Chapelle des Cordeliers de Clermont, et Héroïnes, exposition d’affiches de cinéma, à la Jetée, siège de Sauve qui peut le court métrage.
Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand du 2 au 10 février, Clermont-Ferrand. Toutes infos sur le site web du festival.
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