Une année, finalement, est pleine de passages obligés, ponctuée de situations qui reviennent sempiternellement. Rythme des saisons, bien-sûr, rythme du calendrier avec ses jours fériés, ses ponts, ses fêtes, ses rentrées, ses rendez-vous incontournables, ses événements sportifs et culturels, ses réunions familiales. Rien ne ressemblerait plus à une année qu’une autre année si le cours de nos vies intimes, avec ses péripéties, ses rencontres, ses drames, ne venait troubler et agiter le strict ordonnancement des mois. L’ordre presque immuable des choses. Au bout d’une année de travail- pour ceux qui en bénéficient- surgit fort heureusement le temps béni des vacances. Moment dont le mérite est tout autant dans la perspective qu’il offre que dans la réalisation.
Le plaisir préalable
Les vacances d’été, en effet, commencent bien avant le jour J. Elles existent dans nos têtes dès la morte saison, nourrissent nos envies, animent nos projets. Elles fonctionnent comme un horizon vers lequel on avance indubitablement, semaine après semaine, avec un mélange d’impatience et de satisfaction. Le meilleur est peut-être dans cette attente car l’être humain est peu doué pour profiter du temps présent trop souvent gâché par des petites choses, des riens qui agacent, un environnement hostile, des voisins pénibles, un mal de tête, une rage de dents ou un coup de fil impromptu et hostile…
Un peu comme en amour, où le meilleur est souvent dans le désir, l’acte lui-même n’étant qu’un aboutissement, un achèvement et, en fin de compte, une petite mort.
Le compte à rebours a commencé
Rompre avec les habitudes, rompre avec le quotidien, les horaires, l’environnement, les règles sociales, les contraintes de la modernité : c’est tout le charme des vacances dont on sait qu’elles sont éphémères. Pour certains, elles commencent à peine et pour tous, elles seront bientôt finies. Une raison supplémentaire de tenter d’en profiter.
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