InspiRe, le projet qui devient progressivement réalité, trace point par point, l’avenir des transports en commun dans la métropole clermontoise. La réorganisation du réseau passe par l’évolution des lignes B et C, deux axes majeurs est-ouest et nord-sud, qui vont devenir des lignes BHNS, Bus à Haut Niveau de Service sur site propre, avec un cadencement proche de celui du tramway. La métropole étant engagée sur la réduction de ses émissions carbone, le SMTC-AC et T2C ont donc choisi de faire rouler les 40 nouveaux bus de ces deux lignes à l’électricité. Cette évolution nécessite la création d’un nouveau Technicentre bus pour la maintenance et l’entretien du parc de véhicules. Ce centre de maintenance accueillera, à sa mise en service, plus de 600 personnes : conducteurs, mécaniciens (qui travailleront aussi sur les autres bus alimenté au gaz à et à l’hydrogène), électriciens, électroniciens et personnels en charge de l’exploitation.

Architecture frugale

Bâti sur un terrain d’une surface totale de 7 hectares après le Rond Point Ernest Cristal/Kilomètre lancé, le Technicentre bus sera composé de deux bâtiments indépendants, l’atelier et les bureaux mais qui ne formeront qu’un seul volume à l’aspect homogène. Le cabinet L’Heudé & Associés Architectes a imaginé une création architecturale « frugale » pour minimiser l’impact visuel sur le paysage de la plaine de Sarliève. La conception est liée à la double fonction d’atelier et de siège administratif et technique, avec performance environnementale de haut niveau. La partie exploitation et administratif développera  2 800 m², le bâtiment de maintenance 8 700 m² alors que la partie remisage des véhicules s’entendra sur 36 000m².

700 tonnes de bois mobilisés

Le site a été conçu selon une logique de diminution des besoins, d’ergonomie des usages, de santé des occupants et de gestion du confort d’été. La filière bois des zones forestières du Massif Central fournira la matière pour l’ossature bois des façades des bureaux et des lieux de vie alors que l’atelier, bénéficiant d’un éclairage naturel, sera pourvu d’une canopée de poutres sur laquelle reposera le toit. Au total 700 tonnes de bois seront mobilisées pour la construction du centre. Le bâtiment particulièrement bien isolé, sera chauffé au bois, solution bas carbone, alors que l’eau fera l’objet d’un traitement particulier avec récupération de l’eau pluviale, recyclage des eaux de lavage des bus et décantation des eaux de ruissellement. Sur la totalité de l’emprise où il sera possible de stationner 190 bus (230 à l’horizon 2030-2032), la végétalisation atteindra 22 000m² dont 7 000 sur les toitures qui recevront, en plus, des ruches et des nichoirs indispensables à la préservation de la biodiversité.

Un bâtiment producteur d’énergie

Lorsque le TechniCentre bus sera mis en service, fin 2025, il sera en mesure de produire de l’énergie. 15 000 m² de surface photovoltaïque seront reliés à une centrale capable de délivrer 3,6 mégawatts en crête. Cette installation produira 100 % de l’énergie consommée annuellement par les bus des lignes B et C. Un outil informatique assurera la gestion fine de la consommation des véhicules en temps réel. Des systèmes de stockage de l’énergie permettrons de palier à l’intermittence de production et le surplus d’électricité sera injecté sur le réseau public. La technologie déployée parait aujourd’hui avant-gardiste mais elle préfigure déjà le futur d’un nouvel habitat intelligent qui permettra l’interconnexion domestique entre production et consommation maitrisée pour les usages quotidiens y compris les déplacements.