Interviewer Oralie, alias Madame Floutch, n’est pas chose aisée. En effet, la jeune maman cultive le second degré mais, surtout, elle est sans cesse dérangée par les multiples notifications reçues sur son téléphone portable. Oralie, bientôt 30 ans, a créé son blog il y a 6 ans. “J’avais 23 ans, je suis tombée enceinte et j’ai détesté ma grossesse. Twitter m’a sauvée. Je m’y plaignais, tout en rigolant. Puis cette blague a grandi et le blog a très vite été connu. Bon je ne suis pas Lady Gaga non plus”, raconte-t-elle. Désormais mère d’une fille et de jumeaux, Oralie est une influenceuse reconnue. Elle compte près de 58 000 abonnés sur Instagram et un article de blog peut être lu entre 4000 et 60 000 fois par jour. La blague du blog lui a au départ permis de gagner un peu d’argent en plus de son métier. Oralie a suivi des études de vente et de commerce.
Désormais chef d’entreprise
Finalement, il y a un an, elle décide de se lancer à fond dans son activité d’influenceuse et crée Just Go, parce qu’”il faut juste y aller” dit-elle, amusée. Installée à Epicentre Factory, un espace de coworking du centre de Clermont-Ferrand, Oralie est désormais agent d’influenceurs et media consultante. Elle explique : “Après 6 ans de réseau derrière moi, j’ ai constitué une équipe de talents : 2 hommes et 10 femmes. Je suis négociatrice et porteuse d’affaire pour eux. J’aide les influenceurs à gérer leur quotidien. Je m’en sors très bien”. La blogueuse a recruté un salarié et une stagiaire pour développer son activité. Désormais Oralie passe sa journée à répondre aux mails et aux nombreuses sollicitations : “Je consacre beaucoup de temps sur mon PC. On ne cherche pas des sponsors, on ne fait pas du vélo. On propose nos profils aux agences. On gère les emplois du temps des influenceurs. On doit aussi trier les arnaques”.
Un chat noir
Très occupée, Oralie regrette d’avoir moins de temps pour publier de nouveaux articles sur son blog. En revanche, elle est toujours très active sur Instagram où elle s’amuse à poster régulièrement des stories, de courtes vidéos. Elle y cultive son personnage de chat noir, “de boulet” selon ses propres mots et n’hésite pas à faire apparaître ses enfants. Elle se justifie : ”Mes enfants sont exposés, d’accord. Mais je ne les mets jamais dans une positions délicate. Je ne poste jamais de choses trop personnelles. Chacun fait ce qu’il veut avec ses enfants”. Quand on l’interroge sur le sens de son pseudo “Floutch”, elle explique qu’il s’agit d’un mot qui ne veut rien dire, comme “schtroumpf” et qu’elle utilise depuis longtemps. La bientôt trentenaire est malgré tout lucide sur son son statut d’influenceuse et le miroir aux alouettes qu’elle représente pour de nombreux jeunes. Elle préfère affirmer haut et fort : “On n’a pas besoin de faire des études de folie pour réussir. Des profs m’ont dit que je ne ferai jamais rien de ma vie. J’aimerais pouvoir expliquer que l’on peut s’en sortir, il faut juste un peu de motivation”
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