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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

La désillusion des propriétaires

La condition de propriétaire ressemble de plus en plus à un chemin de croix. La formule gagnante aujourd’hui serait-elle de demeurer locataire ?

Qui n’a rêvé de devenir propriétaire ? Être chez soi, posséder un appartement voire une maison … Dans l’esprit de beaucoup de Français, il s’agit là d’un symbole de la réussite sociale et aussi une façon de se mettre à l’abri. Nicolas Sarkozy, le deuxième Président de la République de ce siècle, voulait faire « une France de propriétaires ». Était-ce une argutie électorale ou bien une volonté réelle ? Le moins que l’on puisse dire, en tout cas, est que ses successeurs n’ont pas épousé sa vision. Ils n’ont cessé d’ajouter des contraintes, d’imaginer des dispositifs, d’inventer des procédures, de mettre en place de nouvelles règles toutes plus dissuasives les unes que les autres, toutes plus astreignantes. De quoi transformer le rêve ordinaire en cauchemar.

Dédale

C’est d’ailleurs une propension très française que de compliquer ce qui pourrait être simple, de créer à foison des réglementations, de pondre des normes, d’ajouter des lois aux lois. Inclination aux relents technocratiques auxquels s’ajoutent désormais les mesures dictées par l’Europe.

Sans mesure

« Surtout n’achetez pas ! » serait-on tenté de conseiller aujourd’hui à d’éventuels prétendants à l’acquisition. La flambée de la taxe foncière, partiellement due à la fin de la taxe d’habitation, rend l’investissement plus qu’aléatoire. Quand l’Etat se désengage, les élus locaux n’y vont pas par le dos de la cuillère. Ils ont là un levier dont ils usent et abusent, souvent en dépit de leurs promesses. S’ajoutent régulièrement, en habitat collectif, des intermédiaires qui n’ont pas froid aux yeux, tels les syndics d’immeubles.

Toujours plus

Et puis il y a la somme de réglementations, de démarches à entreprendre, de strates à n’en plus finir au moment de l’achat ou de la vente d’un bien. A commencer évidemment par les diagnostics de performance énergétique, d’abord conçus à titre d’information et devenus opposables à partir de 2021. Sans oublier les rapports d’assainissement « collectif » et « non collectif », dont la durée de validité n’excède pas les trois ans. Bref, en matière d’immobilier, comme dans tant de domaines de notre vie quotidienne, le fameux « choc de simplification » prôné par Emmanuel Macron ( !) n’est pas pour demain

Peut-on imaginer une « France de locataires » s’il n’y a plus de propriétaires ?

Sur le même sujet : notre article Propriétaires et solidaires

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • Je crois savoir que Mister Schwab veut la disparition de la propriété. Un bon moyen de nous soumettre tous et de niveler encore dans la dépendance.
    Merci pour vos articles éclairés
    MCC

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