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Photo Karoloina Ochab.
Culture Mercredi

Krysztof Warlikowski et l’inutile voyage

Le metteur en scène polonais adapte une pièce de l’Israélien Hanokh Levin. "On s'en va" est à la fois plein de résonances avec l'actualité contemporaine et témoigne d'une vision intime.

Krysztof Warlikowski a l’habitude de déceler dans les textes classiques ou modernes des résonances en lien avec l’actualité contemporaine, le monde qui nous entoure. Directeur artistique du Nowy Teatr à Varsovie, il a en particulier renouvelé en profondeur l’interprétation des œuvres de William Shakespeare. Ses créations, souvent minimalistes, toujours audacieuses, font de lui l’un des metteurs en scène les plus troublants de sa génération. Et sans aucun doute l’un des plus marquants. Homme torturé, parfois contradictoire, il affirme aller rarement au théâtre… mais il lui consacre sa vie.

De « Koum » à « On s’en va »

Au début des années 2000, Warlikowski avait effectué  une première rencontre avec l’oeuvre du dramaturge israëlien Hanokh Levin. En résultait la création de Koum, spectacle qui a fait le tour du monde et figure toujours au répertoire du Nowy Teatr. Cette fois, il s’est inspiré de la pièce Sur les valises dont le sous-titre est comédie en huit enterrements. Le texte de Levin décrit des personnages persuadés que la vie est ailleurs, qu’il faut s’échapper, partir…Mais ce désir se révèle une illusion ou peut-être une utopie. Et, finalement, la seule destination que l’on atteindra, inexorablement, est la mort…

Pessimisme et traumatismes

Entouré de sa remarquable troupe de comédiens, Krysztof Warlikowski prend donc pour point de départ cette pièce à l’humour grinçante et cruelle. Il y transpose son pessimisme, sa lucidité, ses traumatismes. Sa vision du monde occidental. Et notamment de la Pologne dans laquelle il vit. Même s’il avoue dans une interview donnée au journal Le Monde: « je n’ai pas eu envie de faire un spectacle directement politique : beaucoup le font en ce moment, et je m’interroge sur l’utilité de cette démarche. J’ai moi-même multiplié les prises de parole dans mes derniers spectacles, et là, j’ai eu envie de revenir au théâtre, à quelque chose de plus indirect, qui passe par l’intime. L’histoire que raconte Hanokh Levin, c’est d’abord celle d’une communauté qui rapetisse. » Cet artiste qui questionne le monde est d’abord et avant tout un homme guidé par le besoin de survivre… Un homme qui parle de lui.

Mercredi 6 et jeudi 7 mars à 20h à la Maison de la Culture, salle Jean-Cocteau. Soectacle proposé par La Comédie de Clermont scène nationale.

 

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