Accueil » Culture » J-C. de Castelbajac : ambassadeur du Peuple de demain
J.C. de Castelbajac / Photo O. Perrot- 7 Jours à Clermont
Photo O. Perrot - 7 Jours à Clermont
Culture Entretiens

J-C. de Castelbajac : ambassadeur du Peuple de demain

Après le Centre Pompidou, l'exposition-atelier imaginée par Jean-Charles de Castelbajac "Le Peuple de demain" est présenté dans une version "refresh" au centre mille formes de Clermont jusqu'au 27 novembre. Rencontre avec le créateur à qui l'on doit aussi le logo de Clermont 2028. (article enrichi d'une vidéo)

Le peuple de demain, est le nom d’une exposition-atelier, destinée au jeune public et imaginée par Jean-Charles de Castelbajac pour le Centre Pompidou. Présentée à Paris entre septembre 2021 et juillet 2022, cette exposition été conçue pour entrer ensuite en itinérance. Malaga, Shangaï… mais d’abord Clermont précisément dans les murs de mille formes, le centre d’initiation à l’art pour les 0 à 6 ans.
L’idée de l’exposition est d’inviter les enfants à découvrir l’univers artistique du créateur, riche de signes et de symboles auxquels il est attaché depuis son enfance. Drapeaux, totems ou plutôt « tot’aimes », couleurs primaires emblématiques, composent un monde où les signes ont un sens, évoquent une idée, provoquent une émotion, constituant une forme d’Espéranto new age des génération futures.

7Jours à Clermont : par rapport à la version du Centre Pompidou, avez-vous du adapter l’exposition pour mille formes ?
Jean-Charles de Castebajac : le projet de l’itinérance de l’exposition est d’investir des lieux qui sont tous différents. J’avais déjà vu mille formes et j’ai pensé à une exposition spécifique en fait, à une mise en scène par rapport à Clermont avec un sol noir et blanc, entre la lumière et la pierre noire, en travaillant l’extérieur avec les tête d’enfants sans dessus-dessous qui nous donnent leur interprétation du monde. Comme on dit dans le langage digital, j’ai voulu « refresh ». Le Centre Pompidou c’est 450 m², ici c’est plus petit, mais comme le disait Mozart « de la contrainte acceptée, naît la liberté ».

7JàC : vous vous accommodez facilement des contraintes ?
JCdC : j’ai passé ma vie à transformer les contraintes. J’espère que les Clermontois seront sensibles aux différentes innovations de l’exposition. On a fait une fresque avec les enfants , comme une haie d’honneur au Peuple de demain, on a fait ces grandes têtes… je  n’ai jamais vu mes dessins aussi agrandis…. et puis j’aime beaucoup cette métaphore des nuages brisés, ces fragments de nuages qui sont, dans notre inconscient, des morceaux de rêves… les grands rêves d’enfance, « je serai cosmonaute, pilote, je ferai ci, je ferai ça et puis ce qu’il en reste quand on arrive dans notre vie d’adulte.

7JàC : qui compose le Peuple de Demain ?
JCdC : la présidente du Peuple de demain, c’est ma fille Eugénie qui a deux ans et demi, c’est mon petit-fils Balthazar qui a 14 ans, c’est un autre petit-fils à venir en janvier… Le peuple de demain est une union internationale, c’est une première génération qui est totalement consciente de ses devoirs et de ses responsabilités. Ma génération était dans les post-soubresauts de cette énergie industrielle et révolutionnaire de vivre sur le confort que nous avait apporté les machines, le pétrole, l’abondance. Là, les jeunes sont très émouvants, parce qu’il y a réellement un culte de leur part, pour protéger les miettes qu’on leur laisse. Ce qu’on leur laisse devrait presque être sanctuarisé. Cela ne peut être qu’un sauvetage total et participatif… tout en sachant qu’on est dans la dystopie. Il y a un point de non-retour, nous ne reviendrons jamais à l’Amazone tel que je l’ai vu d’avion quand j’avais 20 ans.

7JàC : dans un monde où tout est technologie est-il important de s’exprimer avec des choses simples, toucher, écouter, regarder ?
JCdC : c’est le propos de mon expo-atelier, qui est une exposition immersion, participative. En fait c’est la force de mon art, d’être accessible à tous, à tous les milieux, à tous les mondes, à tous les âges et d’arriver à communiquer au travers de ces signes simples. Dans ce sens, je suis cousin de Kieth Haring, d’Henri Matisse, cousin de toute une génération d’artistes qui étaient dans l’essentiel, dans la simplicité. Je ne sais pas pourquoi j’ai cette idée en tête, mais j’ai presque réussi, à force de dessins, à dessiner une colombe. Il m’a fallu 50 ans pour que ma colombe s’envole dans mes dessins.

7JàC : l’une des premières choses que l’on voit en arrivant dans mille formes, c’est un grand totem, c’est le symbole du passage d’un mode à un autre ?
JCdC : oui et c’est aussi une manière de parler de spiritualité sans parler de religion. Aujourd’hui les conflits entre religions sont l’une des bases d’un monde qui est déstabilisé et je pense qu’il y a une autre manière de parler de spiritualité… c’est de revenir à une notion millénaire de célébration de la nature, du vivre ensemble, de l’espace, de la ville… d’où cette idée de totem.

7JàC : L’initiation à l’art pour les plus jeunes et devenue essentielle ?
JCdC : je suis porteur de l’idée que l’art a un rôle de ciment social, que c’est le meilleur médium pour poser les questions les plus importantes. L’art à un rôle de rassemblement et surtout, il est une arme extraordinaire pour les générations futures.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé