Accueil » Entretiens » Élise Pignot a le feu sacré du rugby
Élise Pignot / Photo Philippe Thivat
Élise Pignot / Photo Philippe Thivat
Entretiens Sports

Élise Pignot a le feu sacré du rugby

Amoureuse de sa Corrèze natale, internationale à plusieurs reprises, Élise Pignot a le feu sacré du rugby, ce sport qui la porte depuis sa tendre enfance.

Coach des U15 et U18 féminines, trois-quart centre de l’Asm Romagnat rugby féminin, Élise Pignot joueuse expérimentée souhaite aller le plus loin possible dans cette saison qui s’annonce excitante, à l’approche des phases finales.

« Tout est beaucoup plus adapté à la performance »

7 Jours à Clermont : Comment es-tu arrivée au rugby dans ta région de Corrèze ?
Élise Pignot : Je suis originaire de Moustier-Ventadour petit village à côté d’Egletons. J’ai commencé le rugby dès l’âge de 5 ans dans la ville réputée pour la qualité de son enseignement dans le secteur du bâtiment et travaux publics. J’ai joué jusqu’à l’âge de 15 ans en club (l’âge limite pour jouer avec les garçons) avant de continuer un peu en UNSS. L’année du bac, j’ai été contactée par Annick Heyraud pour rejoindre Romagnat et je suis au club depuis 2013.

7 Jours à Clermont : Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce sport ?
Élise Pignot : J’avais besoin de bouger et de faire un sport collectif. Tous mes copains faisaient déjà du rugby ou du foot. Je me suis senti très vite à l’aise dans cette discipline où je garde un lien fort avec mon premier entraîneur Thierry Lipman. J’étais la seule fille de l’équipe et mes coéquipiers étaient bienveillants avec moi. J’ai commencé à 2 postes charnières en 9 et en 10 par la suite.

7JàC : Nous t’avons même vu buter au match aller contre le Stade Français au Michelin ?
E. P : Oui, effectivement, mais c’était juste pour remplacer Jessy (Trémoulière) qui s’était fait mal au pied. Il fallait assumer le rôle sans pression avec une petite chute pour l’anecdote sur une transformation.

7JàC : Arrivée en 2013 à l’ASM Romagnat, tout va très vite pour toi par la suite ?
E. P : Je découvre l’internat, le rugby à Clermont, l’université, la vie seule. J’ai eu la chance d’être appelée avec les moins de 20 ans en équipe de France avant d’enchaîner par la suite avec la grande équipe de France en 2017. Le poste de centre, je l’ai découvert lors d’un match aux Etats-Unis avec les Bleues en 2019. Je rentre au centre suite à la blessure de la titulaire de l’époque et je m’épanouis vraiment à ce poste. J’ai acquis un peu plus d’expérience avec tout ce vécu ce qui me permet d’être plus à l’aise sur le terrain lors de situations difficiles.

7JàC : Avec un rôle de transmission envers les plus jeunes sur le terrain ?
E. P : Certaines filles, très jeunes, sont confrontées rapidement à ce championnat d’Élite 1 où elles croisent des internationales. Il est donc de notre rôle, nous les plus aguerries, à les aider à s’intégrer progressivement comme ce fut le cas en coupe de France contre Rennes avec la jeune Olivia Rose Gontineac qui jouait centre à mes côtés en mars dernier.

Élise Pignot sur le terrain / Photo Philippe Thivat
Élise Pignot sur le terrain / Photo Philippe Thivat

« Revivre les émotions du titre de 2021 »

7 Jours à Clermont : Après toutes ces années, tu es le témoin de l’évolution du rugby féminin et de ton club. Quels sont tes ressentis à ce sujet ?
Élise Pignot : Entre le rugby que j’ai connu au début à Romagnat avec 2 entraînements par semaine et  aujourd’hui où nous sommes sollicitées le midi, le soir, avec 8 à 10 entraînements du lundi au vendredi, dans des lieux professionnels, cela n’a plus rien à voir effectivement. Tout est beaucoup plus structuré et adapté à la performance. C’est bien sur une évolution positive et nécessaire lorsque nous voyons autour de nous tous les clubs grandir rapidement. Il ne faut donc pas louper ce virage de notre côté. Le projet « One ASM » avec la cité du rugby dans lequel nous sommes intégrées va nous donner des moyens d’accélérer encore plus notre développement et de nous montrer attrayants.

7JàC : Ce titre de championne de France gagné à Blagnac en 2021 avec l’essai que tu as marqué, reste ton meilleur souvenir de ta carrière ?
E. P : Oui bien sur, un essai avec ce petit coup de pied d’Emma Coudert derrière la défense reste un souvenir gravé à jamais. Remporter le titre là-bas à Blagnac contre Blagnac a été une performance  incroyable et une belle aventure collective et humaine. Cela a mis en lumière notre club et tout le travail effectué par le staff et les filles qui ne l’oublions pas, travaillent à côté. Cela nous a rapprochées du public qui a découvert ce qu’était vraiment le rugby féminin. Nous espérons revivre de tels moments et nous travaillons pour.

Élise Pignot aime bien ramasser les cèpes et les girolles

7JàC : Pour conclure, ta vie de joueuse de rugby et de coach est très prenante. Comment arrives tu à passer à autre chose ?
E. P : Je passe beaucoup de temps dans le rugby avec une vraie passion. Cela occupe la plupart de mon temps, la semaine et le week-end également. Mais quand je retourne dans ma Corrèze, j’apprécie d’aller me promener dans la nature, dans cette région encore préservée. J’aime bien ramasser les cèpes et les girolles ; la Corrèze est un territoire réputé pour ce genre de produits très prisés.

À propos de l'auteur

Philippe Thivat

Philippe Thivat, est correspondant d’un hebdomadaire dans l’Allier et intervenant auprès de l’ASM Romagnat rugby féminin en tant que rédacteur journaliste sportif. Il est également engagé dans le rugby citoyen qui œuvre grâce à ce sport à l’intégration des personnes handicapées et de personnes migrantes.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé