Samedi 26 de ce mois de février, les Volleyeuses de Chamalières et les Handballeuses de la Métropole clermontoise auront fait billetterie commune en se partageant le parquet de la Maison des sports. Les unes après les autres bien sûr, les Panthères du VBCC accueillant Béziers et les Volcaniques du HBCAM63 affrontant Vaux-en-Velin. Elles auront joué collectif aussi avec les Romagnatoises de la balle ovale opposées à Grenoble le lendemain en clôture de la ‘’Womensweek’’

Des passes et un pass

Les idées lancées dans le cadre de la structure Sport Féminin & Co initiée en 2020 par Claude Michy ont donc commencé à prendre forme autour des trois clubs phares et des sections foot féminin du CF63 et de l’ASM.
A la rentrée sportive 2021, le lancement du Pass Féminin à 50 € donnant accès permanent aux matchs des cinq clubs concrétisait une réelle volonté de jouer groupé et solidaire.

Pour l’heure, 150 pass ont été vendus. «Cela parait peu mais c’est déjà plus que le total des précédents abonnés du Volley et du Hand» souligne Mylène Toubani Bardet, présidente du VBCC et co-présidente de Sport Féminin & Co. «… le pass a incité des spectateurs à venir plus régulièrement aux matchs».
Avec près de 600 spectateurs la salle Chatrousse fait souvent un quasi plein mais à 7€ la place (10€ pour les matchs de gala), la billetterie est peu de chose au regard des 900 000€ du budget global du VBCC (250 licenciés garçons et filles) dont les 2/3 concernent la partie pro de Ligue A (17 salariés dont 12 joueuses).
Situation voisine chez les Handballeuses de Division 2, marchepied du plus haut niveau, le HBCAM63 comptant 80 licenciées dont 6 joueuses professionnelles encouragées régulièrement par 800 supporters…à 5€ la place.

«La billetterie est un tout petit poste dans un budget de 530 000€» constate Céline Pegas co-présidente du club avec Christophe Roc, ajoutant «Il nous faudrait 750 à 800 000€ pour viser le haut du tableau». Du côté de Romagnat on a vite fait le compte de la billetterie puisqu’au stade Michel-Brun les rugbywomen championnes de France jouent traditionnellement à portes ouvertes. Et ce n’est pas la bourriche qui va faire exploser un modeste budget prévisionnel de 437 000€. «Pour l’heure, l’ASM Romagnat ne compte aucune joueuse professionnelle mais le club pourra t-il continuer à tenir son rang sans franchir le pas ?» La question que se pose la présidente Marie-Françoise Magignot, co-présidente de Sport Féminin&Co, pourrait bien inclure la réponse.

Causes communes

Schématiquement, on voit que nos clubs féminins d’élite se trouvent confrontés à une même problématique qui englobe, notamment, le développement des structures, la communication et la recherche de moyens financiers complémentaires. Si le partenariat public et privé concourt déjà, a minima, à plus des trois-quarts de leurs budgets respectifs, c’est bien par l’expansion de ce poste que passera l’avenir du haut niveau féminin à défaut de pouvoir compter sur des droits TV…faut pas rêver !
Le HBCAM63 compte actuellement 80 partenaires, «Il nous faudrait doubler ce chiffre !» affirme sa présidente. Même objectif à Romagnat tandis qu’à Chamalières le Volley n’en pense pas moins.
Mais les unes et les autres savent pertinemment que l’avenir passera aussi par une détection et une formation des jeunes talents aussi qualitatives que possible. Chacun y travaille déjà à sa manière. Ainsi du HBCAM63 qui collabore avec 13 clubs du Puy de Dôme représentant 3000 licenciés dont les meilleures jeunes sont prises en main en semaine tout en poursuivant la compétition avec leurs clubs d’origine.
Le lien créé entre les têtes d’affiche a permis de jeter les fondations d’un beau projet qui doit répondre aux besoins et aux ambitions communes de ces clubs.

Objectif 2024

Le futur Centre de formation féminin appelé à mutualiser les moyens financiers, matériels et humains au sein d’un lieu de performance, regroupera une formation agréé pour le haut niveau national (Hand, Volley, Rugby) et une académie régionale (Foot).
50 sportives de moins de 23 ans devraient y trouver place dans un premier temps ; elles pourraient être 150 à terme avec un staff sportif propre à chaque club.
La structure complète doit accueillir les secteurs administratifs et médicaux ainsi que la préparation physique. La mutualisation concernerait aussi l’hébergement et la restauration à proximité ou sur place selon les options retenues.

La réalisation de ce projet sur le site Michelin de Cataroux, implique la mise en œuvre d’un budget d’environ 3M€, «…porté à 4 millions s’il retient notamment la construction d’une salle de 1500 places appelée de tous nos vœux» dixit la présidente des volleyeuses.
Le financement de cet outil de développement unique et pérenne doit passer, entre autre, par l’implication des collectivités locales et régionale, l’Agence Nationale du Sport, des investisseurs privés ou encore la Fondation ASM. L’objectif fixé est une ouverture à l’automne 2024.
La preuve étant que Sport Féminin&Co n’est peut-être pas simplement le gadget à la mode que l’on pouvait penser.

En attendant la suite et après les reports dus à la situation sanitaire, le Trophée Marque Auvergne du Sport Féminin, initié début 2021 et parrainé par Jessy Trémoulière, numéro 1 World Rugby 2018, a été attribué le 26 février dans le cadre de la ‘’Womensweek’’. (1)

L’enduriste brivadoise Justine Martel, championne de France et d’Europe a reçu le trophée conçu par le sculpteur riomois José Merino.

(1) Marque Auvergne est une association qui fédère des leaders publics et privés engagés pour le rayonnement du territoire auvergnat.