Dans quelques jours, le rectorat de Clermont, entre le béton massif du nouvel ensemble immobilier de l’Hôtel Dieu et la verdure organisée du Jardin Lecoq, devrait accueillir la traditionnelle conférence de presse présentant les résultats du baccalauréat dans l’Académie de Clermont. Quelques journalistes locaux viendront y recueillir les principaux chiffres de ce cru 2022 tandis que les responsables de l’éducation nationale se féliciteront de la bonne tenue de l’examen. Il sera temps, ensuite, pour certains, de partir en vacances.
Coups de pouce à gogo
Les chiffres en question seront hauts, très hauts. On le sait, le bac n’est plus ce qu’il était. Plus question désormais d’écarter, de sélectionner, encore moins de repousser. L’ordre, au contraire, est de décerner le fameux sésame à un maximum d’élèves. Echouer relève presque de l’exploit tant les candidats sont poussés, les notes réévaluées, les coups de pouce presque systématiques et les tours de passe-passe envisageables lorsque le besoin se fait sentir. Chacun doit obtenir le fameux passeport à l’issue de son itinéraire scolaire avant d’être livré aux fourches caudines de « parcoursup », ce dédale numérique où les choses évidemment risquent fort de se gâter pour les moins studieux, les moins doués ou les moins chanceux. Reculer pour mieux sauter car la vie réelle finit inéluctablement par rattraper les uns et les autres.
Carrefour
Il est toutefois une chose qui ne change pas au fil des décennies et des générations, même à l’époque du virtuel et des réseaux sociaux. Si le bac n’a plus guère de valeur et de signification, il demeure un moment charnière dans la vie des familles. Celui où les adolescents deviennent des adultes, où ils s’apprêtent, pour quelques-uns, à quitter le giron parental, celui du grand saut vers l’inconnu, un carrefour déterminant, un basculement. Une fin et un commencement…
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