Accueil » Edito » Les héros ne font pas de vieux os
Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Les héros ne font pas de vieux os

Les héros sont-ils morts au XXe siècle ? Se sont-ils éteints définitivement dans l’antichambre de l’hyper communication ? Les Rolling Stones, pour leur part, tentent de faire de la résistance. Ils seront en concert à Lyon, le mois prochain.

« Héros in, héros out », héros brisé comme James Dean, héros consumé comme Jim Morrison, héros évanoui comme Marilyn, héros plombé comme Kurt Cobain. Les héros vieillissent mal, en général, et c’est peut-être la raison pour laquelle ils ont l’élégance de s’en aller avant qu’il ne soit trop tard, que leur image ne se gâte, que leur légende n’en prenne un coup…  de vieux.

Sans modération aucune

Héros romantiques, héros flamboyants, héros emblématiques, dévorant leurs jours et brûlant leurs nuits, fonçant à mille à l’heure, sans jamais compter ou épargner, sans jamais se retenir ou se retourner. Héros mécaniques comme James Hunt et Barry Sheene, les « frères jumeaux » anglais, héros littéraire comme Boris Vian ou Françoise Sagan, héros cinématographiques comme Gérard Philippe ou musicaux comme Jimi Hendrix. Héroïne, aussi, à l’image de Janis Joplin  ou de  Martine Carol. Héros d’hier, d’un autre temps.

La légende et le tweet

Imaginons-les aujourd’hui, s’adonnant aux selfies, communiquant sur les réseaux sociaux, donnant des nouvelles de leurs vacances sur Twitter, partageant des pages, des like sur Facebook. Pas de quoi rêver à vrai dire, pas de quoi faire d’eux des icônes, des êtres surréalistes, des mythes vivants. Rien qui n’incite à écrire une légende et à construire une postérité.  Les « héros » actuels sont si pâles, si glabres, si conventionnels et sages, si conformes et insipides que l’on doit faire revenir sur scène, de temps en temps, de vieilles gloires comme les Rolling Stones, parmi lesquels seul Brian Jones a su se retirer au fond d’une piscine. Mais pourquoi supporte-t-on les Stones aujourd’hui ? Certainement pas pour leur image un peu navrante de « papys  du rock.» On les aime pour ce qu’ils ont été, leur pardonnant presque de n’avoir pas su se retirer à temps.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé