« Héros in, héros out », héros brisé comme James Dean, héros consumé comme Jim Morrison, héros évanoui comme Marilyn, héros plombé comme Kurt Cobain. Les héros vieillissent mal, en général, et c’est peut-être la raison pour laquelle ils ont l’élégance de s’en aller avant qu’il ne soit trop tard, que leur image ne se gâte, que leur légende n’en prenne un coup… de vieux.
Sans modération aucune
Héros romantiques, héros flamboyants, héros emblématiques, dévorant leurs jours et brûlant leurs nuits, fonçant à mille à l’heure, sans jamais compter ou épargner, sans jamais se retenir ou se retourner. Héros mécaniques comme James Hunt et Barry Sheene, les « frères jumeaux » anglais, héros littéraire comme Boris Vian ou Françoise Sagan, héros cinématographiques comme Gérard Philippe ou musicaux comme Jimi Hendrix. Héroïne, aussi, à l’image de Janis Joplin ou de Martine Carol. Héros d’hier, d’un autre temps.
La légende et le tweet
Imaginons-les aujourd’hui, s’adonnant aux selfies, communiquant sur les réseaux sociaux, donnant des nouvelles de leurs vacances sur Twitter, partageant des pages, des like sur Facebook. Pas de quoi rêver à vrai dire, pas de quoi faire d’eux des icônes, des êtres surréalistes, des mythes vivants. Rien qui n’incite à écrire une légende et à construire une postérité. Les « héros » actuels sont si pâles, si glabres, si conventionnels et sages, si conformes et insipides que l’on doit faire revenir sur scène, de temps en temps, de vieilles gloires comme les Rolling Stones, parmi lesquels seul Brian Jones a su se retirer au fond d’une piscine. Mais pourquoi supporte-t-on les Stones aujourd’hui ? Certainement pas pour leur image un peu navrante de « papys du rock.» On les aime pour ce qu’ils ont été, leur pardonnant presque de n’avoir pas su se retirer à temps.
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