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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Au stade où l’on en est …

Le fiasco du Stade de France n’en finit pas de faire des vagues. Après les erreurs manifestes et les mensonges répétés des autorités, l’effacement des vidéos suscite la consternation.

Douce France. Cher pays du Stade de France. Bercé de tant de violence. Les incidents survenus  à Saint-Denis autour de la finale de la Ligue des Champions auraient pu rester simplement révélateurs de l’insécurité régnant dans certains quartiers de notre pays, qui échappent désormais à tout contrôle. Supporters poursuivis, rudoyés, frappés, violentés, vols de portables, de bijoux, agressions sexuelles : la liste est longue et s’ « enrichit » au fil des jours et des témoignages de ceux qui ont vécu de plein fouet le déchaînement de violence émanant de bandes locales qui font régner la terreur.

Faux coupables

Mais la vérité n’est pas bonne à dire lorsqu’elle cache l’impuissance de l’Etat, surtout en pleine période de campagne électorale. D’où les subterfuges déployés par le ministre de l’intérieur et sa nouvelle collègue des sports, désignant de faux coupables qui furent en vérité les vraies victimes. Les Anglais, bien-sûr, ceux-là mêmes qui avaient choisi le Brexit. Mensonge éhonté, certes, mais « politiquement correct » et permettant d’enfouir la poussière sous le tapis. Selon Steve Rotheram, le maire de la métropole de Liverpool dont les citoyens ont été mis en cause par les responsables français : « Monsieur Darmanin essaie de tromper non seulement le public français mais aussi les médias dans le monde entier. » Le chaos du Stade de France, et plus encore les dénis gouvernementaux, vont sans doute dissuader nombre de touristes à se rendre sur le sol de notre pays cet été. Y seraient-ils en sécurité ? L’affaire aurait toutefois pu en rester là, elle est déjà suffisamment grave en elle-même, si les autorités avaient reconnu leurs erreurs, s’ils ne s’étaient enferrés dans des contre-vérités, comme le révèlent les auditions organisées devant le Sénat.

Invisibles vidéos

Le dernier épisode intervenu se révèle édifiant : les vidéos enregistrées par les 220 caméras du Stade de France ont été « écrasées ». Les éléments de preuve se sont ainsi fort opportunément évaporées. Comment qualifier cette disparition : destruction de preuves ou bien incompétence notoire ? A chacun de se faire son idée, sachant que l’un n’est pas plus rassurant que l’autre et que les deux peuvent aussi se conjuguer. Quoiqu’il en soit, la séquence actuelle apparaît fâcheuse pour la transparence qui doit régner en démocratie et très nocive pour la confiance des Français envers leurs institutions. On voudrait développer la suspicion et le « complotisme » que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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