Avec son pote Camille Lopez qui le suivait comme son ombre, il est entré une dernière fois sur la pelouse du Michelin sous les applaudissements nourris du public qui souhaitait naturellement lui dire au revoir et merci. A peine avait-il rejoint les vestiaires qu’un vent de nostalgie, soufflait déjà sur le mythique stade. C’est avec une victoire contre Montpellier, que l’ère Morgan Parra a pris fin, après 13 ans de très bons et loyaux services.
Dans une équipe de rugby, les hommes vont et viennent, certains font des passages éphémères et sont rapidement oubliés, d’autres restent fidèles, tracent leur route sportive et laissent une empreinte indélébile dans l’histoire de leur club. Parra est de ceux-là. Excellent joueur, excellent buteur, excellent compétiteur… il a disputé 300 matchs sous les couleurs de l’ASM, soulevé deux fois le Bouclier de Brennus, endossé maintes fois le maillot de l’équipe de France, participé à la liesse d’un Grand Chelem, brillé au niveau européen… un palmarès que tout joueur de rugby à XV n’ose même pas imaginer.

La Ronce

Morgan Parra n’est pas du genre à faire des vagues ou se faire remarquer pour ses frasques. L’homme reste discret, sans doute pour garder l’énergie nécessaire à l’ atteinte de ses objectifs et de ses rêves. S’il peut aujourd’hui afficher une telle carrière c’est parce qu’il est du genre à ne jamais rien lâcher. C’est d’ailleurs pour cela qu’on le surnomme La Ronce. Aurélien Rougerie reconnait chez lui le côté compétiteur mais aussi un peu de mauvaise foi… parfois, preuve qu’il possède le caractère nécessaire pour pouvoir se hisser au niveau auquel il est arrivé.

Le Chouchou

La gestuelle répétée à chaque tir fait partie des images qui forgent l’histoire du rugby. Calmement, posément, le regard fixant à plusieurs reprises, les perches avant le tir libérateur. Cette attitude est désormais souvent copiée mais rien ne vaut l’original. Il faut tout de même reconnaître que Morgan Parra a une « belle gueule » en plus d’être un beau joueur. Il est le chouchou de certaines Clermontoises, forcément un peu tristes de le voir partir pour le Stade Français, quand d’autres regardent, à l’envi, le selfie qu’elles ont réussi à faire avec lui. le selfie est un jeu auquel, le « petit » Morgan qui mesure malgré tout 1 mètre 80, se prête volontiers, sortant alors son plus beau sourire. Dieu merci, le poste qu’il occupe sur le terrain le préserve des dents cassées et des oreilles en chou-fleur .