Elle est partie de bon matin pour une randonnée en pleine nature. En ce mois d’août, où les touristes se massent sur la Côte d’Azur ou au bord de l’Atlantique, les Cévennes sont resplendissantes. Elle est partie seule, toute seule, sur ces chemins qu’elle connaît si bien. Elle passe les vacances d’été dans sa maison familiale, en compagnie de son frère. Elle rentrera dans l’après-midi sans doute…
L’été en pente douce
A l’âge de seize ans, Pauline Lafont posait pour Lui. Fière de son corps. Sensuelle, charnelle, pulpeuse, voluptueuse, émouvante. Le magazine indiquait des mensurations très respectables : 95-55-93. Pourtant, les photos suffisaient à elles-mêmes. Récemment, on l’avait aimée dans L’été en pente douce du réalisateur Gérard Krawczyk dans un rôle d’ingénue provocante, aux côtés de Jean-Pierre Bacri, de Guy Marchand et Jacques Villeret. Soleil écrasant dans une ville désaffectée, chaleur moite, tentations, regard des hommes qui en disent long… L’un de ses derniers films.
On la cherche en vain
Elle n’est pas rentrée, elle ne reviendra plus. Au soir, Bernadette Lafont, sa mère, déclenche les secours. On la cherche partout, on la cherche deux jours durant à travers les paysages escarpés. Gendarmes, pompiers, hélicoptère scrutent, se succèdent, s’affairent en vain… Elle n’a pas pu se volatiliser. Dès lors, comme au cinéma, les scénarii se multiplient. Elle serait déprimée, aurait pu se suicider. Non, elle aurait été enlevée, serait séquestrée… Ou peut-être serait-elle partie sans laisser d’adresse ? Il y a même la révélation de l’ineffable Guillaume Durand, péremptoire, affirmant dans son journal télévisé « avoir des assurances selon lesquelles elle est vivante. » La vérité est plus simple et définitive : elle est tombée au cours de sa balade, dix mètres de chute fatale. Son corps est retrouvé deux mois plus tard par un agriculteur au bas d’un ravin. Une belle fille comme elle ne devrait pas mourir…
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