Accueil » Edito » De Borne à Gueye, de Matignon au Qatar…
Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

De Borne à Gueye, de Matignon au Qatar…

Le Premier ministre est une femme. Il paraît que c'est important. Quant aux footballeurs, ils ne doivent plus seulement jouer au football. Ah bon...

Non-événement par excellence : la nomination d’un Premier ministre en cours de la semaine. Ce sera donc une femme, choix purement symbolique du Président de la République. Et l’on nous apprend qu’elle vient de la gauche au moment même où l’on nous dit que droite et gauche ne veulent plus rien dire. Elisabeth Borne ou Tartanpion à l’Hôtel Matignon, cela n’a guère d’importance, en fait, car c’est à l’Elysée et à l’Elysée seulement que se prennent les décisions.

Effacement du Premier ministre

Un dévoiement, en réalité, des institution de la Vème République où le Premier ministre dispose, en principe, du pouvoir règlementaire. Les différentes phases de cohabitation intervenues au cours de ces dernières décennies avaient, de ce point de vue, clairement démontré le rôle majeur du numéro un du gouvernement. Mais même en temps « normal », les nominations par le Chef de l’état ont souvent étaient révélatrices d’orientations majeures : ce fut le cas, par exemple, avec Jacques Chaban Delmas et sa « nouvelle politique », Jacques Chirac, Pierre Maury, Michel Rocard ou même François Fillon. Nous vivons désormais le temps d’un extrême centre où le pragmatisme et l’opportunisme  l’ont emporté sur la vision politique, où l’on agit au fil de l’eau plutôt qu’en fonction d’un cap.

Opération de communication

Le casting gouvernemental s’établit, pour sa part, sur les mêmes bases que celui d’une émission de télé-réalité. Davantage que sur la qualité supposée des individus, il repose avant tout sur le respect d’un certain nombre de critères correspondant à l’air du temps. Les quotas y font figure de référence:  femmes, diversité, société civile et bien sûr courants supposés de la majorité… Tout est affaire, désormais, de parité.

Porte-drapeaux

Tout autre sujet : « l’affaire » Idrissa Gueye. Le footballeur montré du doigt parce qu’il n’a pas voulu soutenir une cause qu’il n’épouse pas, celle de la lutte contre l’homophobie. Est-ce à dire que les sportifs, footeux et autres, se doivent de devenir systématiquement les porte-drapeaux de luttes sociétales ou de revendications des minorités « bankable » ? Le joueur a reçu une convocation de la part de la Fédération Française qui l’exhorte à s’expliquer. Dans le même temps, l’équipe de France de football s’apprête à jouer la Coupe du Monde au Qatar, pays où l’homosexualité est passible de sept ans d’emprisonnement. C’est tout dire de l’hypocrisie et des limites de la « bonne » morale contemporaine.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

1 Commentaire

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé