Ce qui réunit les hommes est souvent bizarre. Ce sentiment, généralement factice ou très superficiel, d’appartenir à une communauté ou de partager une identité. Est-on identique parce que l’on naît quelque part ? Est-on proche parce que l’on habite ici, ou ailleurs ? Est-on frère parce que l’on partage une même espérance ?
Certains se sentent liés par une nationalité, par des frontières, un drapeau. Pourtant la nation n’est pas une réalité naturelle, pas plus que géographique ; elle est le fruit d’une construction due aux méandres de l’histoire, répondant souvent à des intérêts individuels plus que collectifs. Les nations se sont forgées au prix de guerres effroyables, de conflits intestins, de luttes de pouvoir, d’ambitions démesurées, de révolutions sanglantes, d’affrontements perpétuels. Souvent au détriment même des populations.
D’autres partagent un fort sentiment d’appartenance à une ville ou plus souvent à une région. Si l’on prend l’exemple actuel de la Catalogne, c’est autant affaire de rejet d’un autre ensemble (ici l’Epagne, état contesté), d’opposition que de véritable adhésion à une valeur commune.
Drapeaux, maillots, réseaux sociaux
Il y a les groupes de supporters, partisans exclusifs d’un club sportif. Ils se rassemblent sous des bannières, autour des couleurs d’un maillot, suivent « leur » équipe pour le meilleur et le pire, au détour des victoires et des désillusions. Pourtant, qu’est-ce qu’une équipe sinon une somme d’individus, une addition humaine parmi lesquels, comme ailleurs, on retrouve des bons et des mauvais ? Exactement le même schéma que l’équipe d’en face. Dès lors, pourquoi soutenir davantage l’une que l’autre ?
Les nouvelles communautés ont surgi sur les réseaux sociaux à coups de partages. Une communion évidemment virtuelle et relative, superficielle et artificielle. On se like sans se connaître, on kiffe sans trop savoir…
Soumission
Il y a bien-sûr les communautés religieuses qui se superposent ou s’ajoutent aux communautés nationales. Des ensembles culturels et idéologiques, davantage que philosophiques, qui-souvent- rassemblent pour mieux diviser, prêchent pour mieux semer la haine, éduquent pour mieux annihiler toute forme de liberté individuelle. Au nom d’une divinité que personne n’a vue, en fin de compte, ou d’un avenir qui reste hypothétique. Se soumettre pour espérer des jours meilleurs… La communauté humaine, au fond, évite sans doute les affres de la solitude. Elle permet aussi de ne pas avoir à réfléchir… « Je suis avec vous, donc je pense comme vous. »
Oui… la plupart du temps, ce sont une belle bande de crabes, toujours à la recherche de toujours plus de soutiens humains et d’aides financières, mais dont la finalité est suspecte, sinon d’assouvir l’égo de quelques hauts membres (ou dirigeants), animés par telle ou telle idée qui découle d’une réflexion plus ou moins utopique !