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L'américain Allen prêt à décoller / photo Archives du CD63
L'américain Allen prêt à décoller / photo Archives du CD63
Histoire

1922, l’année du décollage du vol à voile en Auvergne

Il y a tout juste un siècle, se déroulait à quelques kilomètres de Clermont le premier "Congrès expérimental d'aviation sans moteur". L'événement fut le point de départ d'une longue aventure durant laquelle l'Auvergne joua les premiers rôles dans le développement du vol à voile.

Il y a tout juste 100 ans, du 6 au 20 août 1922, se tenait le premier Congrès expérimental d’aviation sans moteur. Ce meeting de Clermont-Ferrand, organisé par l’Association Française aérienne et l’Aéro Club d’Auvergne, promettait 100 000 Francs de primes et de revendiquait une organisation placée sous le haut patronage du Sous-secrétariat de l’aéronautique. En réalité le point central du congrès était puy de Combegrasse, situé au dessus d’Aydat, à proximité de Randanne. Le lieu avait été choisi pour son orientation et pour les vents qui le balaient.

Fais comme l’oiseau

Le rêve d’Icare remonte à des temps très anciens. L’homme a toujours voulu faire comme l’oiseau pour s’affranchir du plancher des vaches, mais les lois de la gravité ont souvent eu le dernier mot. Au XVe siècle, Léonard de Vinci dessina une sorte de machine qui reprenait le principe des ailes des oiseaux avec une structure animée par les bras de l’homme. A la toute fin du XVIIIe  siècle, Sir George Cayley, baronnet du Yorkshire, tira la conclusion que faire voler une machine avec la seule force de l’homme était une mauvaise idée et qu’il fallait, abandonner le principe de l’aile battante. Il produit alors, dès 1804, plusieurs maquettes volantes et en 1849 réalise un planeur. A partir de 1891, Otto Lilienthal, pionnier allemand du vol humain, qui se faisait appeler Glider King, est la première personne à effectuer des vols en planeur répétés et réussis. Il suivait l’approche expérimentale de Cayley consistant à utiliser l’altitude et les ascendances du vent (et non le vent comme force motrice, technique des bateaux à voile). C’est à ce moment là que l’on à commencer à parler de vol à voile une pratique qui restera une spécialité allemande durant plusieurs décennies, le pays étant privé d’avion à moteur par le Traité de Versailles au lendemain de la Grande Guerre.

Arriver à décoller

Affiche congrès d'aviation sans moteur

Aujourd’hui la technique du planeur est bien rodée. Un avion à moteur tracte l’appareil jusqu’au point de largage défini et à la bonne altitude. Mais en 1922 le vol à voile n’en était qu’à ses balbutiements et la technique était toute autre. Les planeurs décollaient à l’aide d’un treuil ou d’un élastique étiré par un groupe de personnes. D’où le choix du puy de Combegrasse dont la topologie et la météo se prêtait parfaitement à l’exercice.
L’idée d’organiser ce congrès était portée par le Sous-secrétariat de l’aéronautique, futur Ministère de l’air, qui s’agaçait de l’hégémonie allemande dans le domaine. Pour booster la motivation des participants, français en particulier, 100 000 Francs de primes étaient annoncés. Une cinquantaine de pilotes venus de la France entière, d’Allemagne, de Suisse et même des USA, se retrouvèrent sur les pentes du petit volcan. Pour participer à ce congrès les pilotes devaient apporter la preuve qu’ils étaient capables de voler au moins dix secondes et sur une centaine de mètres. Aujourd’hui cela paraît bien peu, mais le matériel des années 20 était loin de ce qu’il est aujourd’hui. Les pilotes volaient à bord de frêles structures en bois et toiles, comme les avions de l’époque. Durant l’événement, les tests pratiqués par des « Professeurs Nimbus » mais aussi par des professionnels permirent de parfaire les connaissances en aérologie et en aviation.

De Combegrasse à la Banne d’Ordanche et Issoire

Suite à ce congrès, sur la volonté de l’aéroclub d’Auvergne et de l’AVIA, organisme d’Etat ayant en charge le vol sans moteur français. Un centre est installée de manière durable sur la Banne d’Ordanche dont le sommet culmine à 1512 m d’altitude. Il devient berceau du vol à voile français de 1931 à 1939 et de 1941 à 1943. Le premier vol a lieu dès 1931 avec un lancé à l’élastique. Le champion Français Eric Nessler exécute le premier vol de distance en août 1934 en se posant à Cébazat puis établit, en juillet 1935, le record français de durée avec un vol de 16 h 05, des performance déjà bien éloignées de celle de 1922. Le centre devient même le Centre  National de Vol à Voile avec une équipe nationale de performance. Cette équipe établit un record en septembre 1935 avec onze planeurs tenant l’air et 66 heures de vols exécutées dans la même journée. Le centre ferme définitivement au sortir de la seconde guerre mondiale.  C’est à Issoire-Le Broc que les pratiquants se retrouvent désormais, mais ils décollent tractés par des avions à moteur.

Découvrir le congrès en photo sur le site Claudel Dopp

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

1 Commentaire

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  • La nature ayant pris ces droits, il n’est plus possible de voler sur ce puy, entouré de sapin. Mais depuis quelques temps il a été aménagé pour les promeneurs. Merci pour cette découverte sur ce puy que je ne connaissais pas.

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