Fortement impactée par l’épisode Covid, l’activité thermale de Royat retrouve, petit à petit, tous ses curistes. Les masques ont disparu et les chiffres de fréquentation remontent. Au 30 avril, la station du groupe ValVital affichait 5 000 réservations pour la saison qui vient de débuter. Elle ambitionne d’accueillir un total de 6 500 curistes en 2023, soit presque 1 000 de plus que l’année passée, mais encore 700 de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Si le retour à la normale est commun à toute les stations en France, on constate, néanmoins à Royat, une évolution du profil des curistes. Elle accueille plus de primo-curistes et la clientèle pour les mini-cures a été multipliée par 4 en deux ans.

A Royat, le profil des curistes évolue

« Oui les curistes sont plus jeunes qu’avant*. On a une population qui est désormais dans l’éducation à la santé et qui se dit qu’il faut prendre soin de soi plus tôt » explique Dominique Ferrandon, directeur des thermes de Royat et de Royatonic. « On a aujourd’hui des gens qui disent vouloir mieux manger, manger bio, qui font du vélo, qui font du sport et le curiste qui vient chez nous en mini-cure explique vouloir commencer à prendre soin de sa santé. La cure entre totalement dans ce courant. Toutes les études faites pour les stations thermales démontrent que l’on à une amélioration de l’état de santé général. Le nouveau curiste sait qu’il a encore des capacités physiques et veut les prolonger le plus longtemps possible. Aujourd’hui 8 curistes sur 10 ont demandé une prescription à leur médecin, dans une démarche de prévention ».

La moitié des curistes résident dans la métropole

« Un curiste sur deux vient, aujourd’hui, de la métropole » explique Dominique Ferrandon. « Il n’y a que deux stations en France qui ont cette spécificité de « station de métropole », Royat et Nancy qui vient d’ouvrir. Quand on voit toutes les contraintes actuelles, à la fois de déplacement, de restrictions sanitaires, de pouvoir d’achat, faire une cure à Royat est certainement la cure la plus pratique car c’est la cure de proximité. Les curistes peuvent venir n’importe quel jour de la semaine, le matin et l’après-midi car sur certaines périodes on a des cures du soir. Pour les gens qui travaillent la journée c’est pratique de venir de 17h à 20h. De plus toutes formalités d’avant cure, c’est à dire rendez-vous avec le médecin thermal, l’établissement de la carte de cure… peuvent se faire bien en amont de l’entrée et de façon plus sereine. Entre 3 et 4 000 curistes viennent de la métropole, on se dit qu’il y a un potentiel plus important que cela autour de Clermont. »

Retard pour le chantier de transformation des thermes

Il devait débuter en 2022 pour 3 ans, (lire notre article 31,5 M€ pour relancer la station thermale de Royat) mais il ne débutera que l’an prochain. Le chantier de modernisation des thermes de Royat est victime du Covid et de la hausse des prix des matériaux. Entre la première étude et les devis actuels, le delta est important. Le chantier d’une version revue du projet, doit débuter fin 2024 avec de nouvelles spécificités techniques, une résidence hôtelière de moindre envergure et des aménagements extérieurs différents comportant moins de parties bâties et plus d’espaces verts. ValVital peut compter sur 7 millions d’euros de subventions apportées par les institutions, Clermont Auvergne Métropole ayant augmenté la sienne. Le programme d’évolution de Royatonic reste, quant à lui, identique.

Raréfaction de l’eau thermale ?

Cette modernisation nécessaire des thermes de Royat arrive durant une période d’inquiétude à propos des ressources en eau. À ce propos, Dominique Ferrandon se montre très serein « L’eau thermale est une ressource du temps long. Entre la goûte de pluie qui tombe sur terre, pénètre dans le sous-sol et ressort sous forme d’eau thermale, il s’écoule environ 2 000 ans… On a donc un peu de marge ! » Sur les quatre sources (qui font l’objet d’un rapport ARS chaque année), alimentant la station de Royat, aucune baisse de débit n’a été constaté à ce jour. Seule évolution notable, une température en légère hausse sur l’une d’elles.

*Profil type : moyenne d’âge 68 ans, plutôt féminin.