Ça fait déjà un quart de siècle que Sylvain Heyraud a ouvert boutique. « À la fin des années 80, début 90, je faisais les brocantes, les foires aux disques et les conventions partout en France. Je recherchais les disques rares des Rolling Stones. Sur les brocantes, on me surnommait Rolling. J’ai rajouté Rock et ça a donné le nom à la boutique. Ce n’est pas déplaisant de partager son nom avec une marque de bière américaine. » Rolling Rock se tient au 3 rue du Port, face à la mairie. Mais il y a 25 ans, c’est au 16 que Sylvain s’installe, un peu plus bas dans la rue commerçante. Au départ, le local est tout petit. Il y reste deux ans avant qu’un lieu attenant se libère. Il investit les 80 m2 disponibles où il va rester une quinzaine d’années avant la crise du disque. « J’ai dû renoncer à cette surface. Ce n’était plus tenable. J’ai déménagé pour ce local plus petit. Là, j’ai 27 m2. »
Vinyle dealer
Passer du simple au tiers en surface commerciale nécessite des trésors d’ingéniosité pour optimiser l’espace puisque le local n’est pas extensible et les murs ne sont pas élastiques. Une des décisions les plus importantes est de renoncer une bonne fois pour toutes à vendre du CD pour se consacrer uniquement au vinyle. Neuf et occasion. « J’ai toujours vendu du vinyle, même en plein boom du CD. Même en pleine pénurie, j’en faisais juste par amour de l’objet. Le vinyle est un support agréable et sensuel. » Quand le vinyle reprend commercialement du poil de la bête, Rolling Rock est déjà bien positionné sur le marché à Clermont.
Classic rock
Sylvain est fan ultime des Rolling Stones et de Bruce Springsteen, ce qui donne un petit aperçu de ce qui inonde ses rayons. Spécialisé classic rock des années 70, métal hard-rock, psycho, rock’n’roll sixties garage, il lui a fallu s’adapter aux nouvelles tendances. « Il y a des musiques que je ne ressens pas. Donc, je ne les vends pas. Comme l’électro. Par contre, un nouveau style qui m’accroche, je vais le découvrir et je vais y aller. Quand on crée un rayon, il faut le suivre. Je ne suis pas spécialiste de reggae non plus, mais je m’y suis intéressé et j’ai monté un petit rayon. » Ce qu’on est sûr de ne pas trouver dans cette caverne d’Ali Baba pleine de trésors vinyliques, c’est tout ce qui touche à la musique classique et il y a également très peu d’artistes français, « ça ne m’attire pas spécialement. »
Disques rares
Malgré une place restreinte, Sylvain s’efforce de fournir toutes les versions vinyles même les plus exceptionnelles. « Je suis passionné. Je préfère toujours avoir une édition rare et limitée que la simple édition. Je me dis qu’il y aura toujours un client qui va pousser la porte et qui sera content de trouver cette version. » C’est souvent un pari. Il lui arrive même de se retrouver avec des pièces de collection qui lui restent sur les bras. Si on a longtemps craint pour la viabilité de la boutique face aux grandes enseignes, Rolling Rock prouve qu’il est dans le vrai depuis le début car il est toujours en activité, « je serai toujours là puisque je ne sais faire que ça ! »
Rolling Rock, 3 rue du Port; https://rolling-rock.business.site/
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