Le 27 juillet 2018, un collectif de passionnés de sport automobile et du circuit de Charade s’étaient réunis pour célébrer, précisément le 27 juillet, les 60 ans de la toute première course automobile du Circuit des Montagnes d’Auvergne. Ils s’étaient donnés rendez-vous devant le « mur du virage de Manson », un des rares vestiges encore présent et en état, de l’ancien grand circuit. Rappelons que lors de sa création en 1958, le circuit déroulait autour du puy de Gravenoire ses 8,055 km et ses virages mythiques et effrayants pour les pilotes. Le « mur du virage de Manson », situé entre le rond-pont et le lieux-dit Charade avait été érigé à l’extérieur du virage dans le sens de rotation du circuit pour éviter que les voitures et les pilotes ne tombent plusieurs mètres en contrebas en cas de sortie de piste. Il n’a d’ailleurs et heureusement quasiment jamais servis pour la sécurité, en revanche, il était un magnifique support de publicité pour les sponsors de l’époque. Désireux de conserver ce morceau de patrimoine, le collectif avait imaginé ce jour là, le restaurer et le repeindre aux couleurs du pétrolier BP qui fut partenaire d’un bon nombre de courses jusque dans les années 70 et dont on voit encore les matrices du logo, malgré les dégradations infligées par le temps.
Obtenir toutes les autorisations
Si le projet de repeindre un mur pouvait sembler facile à mettre en oeuvre, il nécessitait en revanche d’obtenir les autorisations nécessaires, ce qui a pris un peu de temps. L’association Agissons pour Charade a porté le dossier et obtenu non sans mal, l’accord du service marketing de BP qui a accepté la reproduction de son logo d’époque. Restait ensuite à convaincre les collectivités locales puisque la route et le mur situé sur la commune de Royat, sont propriétés du Conseil départemental. Le conseiller régional Jean-Pierre Brenas et Arnaud Belzanne, élu à Royat, faisant partie du collectif, les autorités ont été faciles à convaincre. Le nouveau conseiller culture et patrimoine du département, Sébastien Galpier a de son côté rapidement saisi l’intérêt du projet pour la mémoire du Puy de Dôme. Enfin et même si le mur ne fait pas partie de l’entreprise du circuit actuel, GCK entreprise exploitante de Charade à apporté son soutien prouvant ainsi sa volonté de faire cohabiter le passé et le futur, à l’image de sa manifestation Charade Super Show qui mêle voitures historiques et véhicules répondant aux nouvelles technologies plus écologiques.
Début des travaux à la fin de l’été
Quatre années après l’émergence du projet, les travaux vont pouvoir débuter. Une entreprise de Royat spécialiste de la peinture en lettres a accepté le chantier et se mettra à l’œuvre dès le mois de septembre 2022. Le coût des travaux est estimé à 3 000 euros, une somme déjà réunie à laquelle il conviendra de trouver une rallonge afin de traiter la peinture avec une couche protectrice qui évitera d’éventuelles dégradations liées aux intempéries mais aussi aux incivilités. Il est également envisagé de poser un panneau explicatif pour que les promeneurs puissent comprendre la démarche qui n’est évidemment pas publicitaire mais bel et bien patrimoniale. Pour Jean-Pierre Brenas, il est aujourd’hui indispensable de transmettre le savoir et de faire vivre la mémoire du circuit qui fut l’un des fleuron de la compétition automobile internationale durant plus de deux décennies. Même si aujourd’hui le circuit est tourné vers les nouvelles mobilités, passé et futur peuvent cohabiter à la grande joie du public toujours nostalgique des époques bénies.
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