Sans revenir sur la dernière épopée du train Intercité 5983 dont toute la presse a parlé, il est intéressant d’entendre à froid, le point de vue de la CGT. Le syndicat se fait le porte-parole des cheminots en colère qui n’ont pas les moyens d’exercer leur métier au quotidien expliquant « qu’il est irresponsable de la part de la SNCF et du gouvernement de laisser perdurer une telle situation ». Considérant que « les usagers auvergnats ne sont pas des citoyens de seconde zone » le syndicat, qui est majoritaire avec Sud Rail, réclame des moyens humains et financiers avant 2026 de manière à pouvoir assurer le service public que les usagers sont en droit d’attendre.
La réaction d’Amandine Thomas-Commin directrice d’Intercités « Nous sommes dans une phase où il faut tenir. Le matériel neuf arrive. Nous ne baissons pas les bras » ne rassure pas du tout le syndicat qui reste persuadé que rien ne changera d’ici 2026, date d’arrivée des nouvelles rames.

Le doute sur le comité de pilotage des Intercités

Mis en place il y a un an et demi, par l’ex-ministre en charge des transports, Clément Beaune à la suite d’un retard record sur la ligne, le groupe de pilotage « n’est que chambre d’enregistrement de promesses non tenues et non financées » selon le syndicat qui se plaint de ne pas y être associé, alors que les cheminots pourraient apporter un éclairage utile sur la situation réelle. C’est bien, en effet, la CGT qui a pointé la problématique récurrente des locomotives à la fiabilité plus qu’aléatoire. Quant aux promesses non tenues, rappelons que lors du dernier comité réunie avant la fin d’année, la SNCF avait promis une desserte « complète et robuste » avant d’annoncer, juste avant Noël, la suppression de nombreux trains.

Les chiffres du Collectif des Usagers

Si le syndicat est bien dans son rôle au lendemain de ce nouvel épisode, saluons le travail des membres du Collectif  Les Usagers du Trains Clermont-Paris, intégré au groupe de pilotage, qui désormais, établit grâce à ses 2 000 membres actifs et voyageurs, des statistiques très précises sur les retards et les annulations sur la ligne. Il vient d’ailleurs de publier le bilan de la semaine du 15 au 21 janvier : 106 trains programmés dans le plan de transport, 14 annulés et 70% arrivés à l’heure. Retard cumulé par les 18 Intercités arrivés en retard = 12 heures 30, dont 7 heures 50 pour 5983 du 19 janvier. Principales causes des retards et des annulations sur la période : pannes et indisponibilités du matériel roulant (17) et  régulation de trafic (8).