La ligne SNCF Paris-Clermont serait-elle devenue le vecteur de communication le plus efficace pour faire parler de la capitale auvergnate ? La nouvelle panne survenue sur la ligne, fait la une de toute la presse : Le Figaro, Le Point, Le Parisien, Le Huffpost, 20 minutes, France Info, BFM… même les quotidiens régionaux relatent l’épopée vécue par les 700 passagers de l’Intercités 5983, censé partir à 18h57 de Paris et arriver à 22h31 à Clermont ce vendredi 19 janvier. Ils sont finalement arrivés aux alentours de 6h00, samedi 20. C’est une fois de plus, une locomotive de la série 26000 qui a fait des siennes, manifestement paralysée par le froid, au sud de Montargis. Panne électrique annonçait la SNCF… autrement dit arrêt obligatoire « dans la pampa » pour les 14 voitures Corail et donc plus de lumière, plus chauffage, plus de toilettes, une fois les batteries relais déchargées. Le tout, bien entendu, par des températures très hivernales.
Pompiers et Croix-Rouge pour les passagers du 5983
Une motrice de secours, venue de Paris, a permis au train de bouger mais elle n’est arrivée qu’à 3h30. Elle a tiré le 5983 en marche arrière jusqu’à la gare de Montargis où un comité d’accueil attendait les passagers. Pompiers et membres de la Croix-Rouge avaient été mobilisés pour distribuer des couvertures de survie et des coffrets repas mais aussi pour vérifier que tous les passagers allaient bien, malgré les heures passées dans une ambiance glaciale. Pendant ce temps, la locomotive de rechange s’est replacée en tête du train, pour pouvoir poursuive le voyage vers Clermont, terminus d’un nouvel épisode qui restera dans les annales de la ligne.
Les agents SNCF font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne
Faut-il parler de « déliquescence » à propos de cette liaison entre Paris et Clermont ? manifestement oui au regard du service qui n’en finit plus de se dégrader et qui ne redeviendra normal qu’une fois la totalité du matériel roulant remplacé, c’est à dire, au mieux fin 2026. S’il est facile, et finalement presque normal, pour les usagers de « taper » sur la SNCF quand une telle mésaventure arrive, mettons nous de temps en temps à la place des agents qui, au quotidien, sont contraints de faire des miracles pour que les vieux trains circulent et arrivent à l’heure sur cette ligne, car oui, il y en a, malgré tout. Sale temps pour les conducteurs de motrices usées jusqu’à la corde, pour les chefs de cabines ne pouvant que constater que le matériel est en bout de course et l’entreprise désorganisée, mais qui se font copieusement insulter par des voyageurs à bout de nerf. Mais au fond, les vrais coupables de la situation sont les décideurs, pas les agents qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne. Les TET, trains d’équilibre du territoire, sont devenus la risée du transport ferroviaire. Alors que les TGV filent à vive allure vers les grandes métropoles, les Sybic tirant des Corail décolorés, agonisent en tentant de rouler vers des destination exotiques vue de Paris. Pendant ce temps là, anciens secrétaires d’États, ministres des transports mais aussi ex PDG de la SNCF façonnés par l’ENA ou Polytechnique, ne rendent jamais de compte sur leur stratégie et leurs décisions passées. Les passagers des trains Paris-Clermont les saluent bien.
A l’issue de cet énième épisode, que fait donc le collectif supposé se faire entendre ?
Il me semblait que des responsables de grandes entreprises et élu(e)s en faisaient partie.
Pourquoi ce silence ?
Ce n’était pas la peine de créer ce mouvement pour avoir si peu d’influence auprès des dirigeants de la SNCF.
Et où est la preuve du financement des 350€ promis lors de la visite du ministre Djebbari en 2020 ?
Que du bla-bla et des promesses sans lendemain comme d’habitude !