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Foudroyé par la beauté de la DS, le président de la République Charles de Gaulle en fit sa voiture officielle  et visita les usines Michelin en 1959.
Histoire

DS : un tapis volant urbain

Propriétaire de Citroën de 1935 à 1976, Michelin a su entretenir l’esprit créatif de la marque aux chevrons tout en produisant des modèles révolutionnaires qui font encore fantasmer les amoureux de voitures. Aujourd’hui, 7 jours à Clermont se replonge dans la sortie de la DS 19, suite et fin de notre "saga Michelin-Citroën".

Propriétaire de Citroën de 1935 à 1976, Michelin a su entretenir l’esprit créatif de la marque aux chevrons tout en produisant des modèles révolutionnaires qui font encore fantasmer les amoureux de voitures. Aujourd’hui, 7 jours à Clermont se replonge dans la sortie de la DS 19 (dernier épisode de notre saga).

Paris le 6 octobre 1955, le 42e salon de l’automobile ouvre ses portes au Grand Palais. Les visiteurs se pressent pour découvrir l’incroyable DS19, qui bouleverse le paysage automobile de l’époque. Trois DS19 trônent sur le stand Citroën, éclipsant la plupart des nouveautés du salon. La DS n’est pas une voiture comme les autres : sa conception mécanique unique la rend tout à fait particulière à conduire. Sa suspension hydropneumatique, son assistance hydraulique généralisée, sa boîte semi-automatique entraînant la disparition de l’embrayage, ainsi que le freinage assisté par des freins à disque à l’avant sont quelques-unes des nombreuses innovations que proposent le véhicule. « La DS est reconnue pour sa tenue de route, sa facilité de conduite, son confort qui lisse les aspérités de la route à tel point que l’on disait alors : « la DS c’est un tapis roulant » » explique Stéphane Nicolas,  directeur du patrimoine Michelin. Mais c’est sa carrosserie qui rompt avec tous les canons esthétiques alors en vigueur qui frappe le plus le public.

La star du salon de l’automobile

DS au rallye de Monte Carlo.

Bousculade, euphorie. Tout le monde veut sa DS. A la fin du salon les carnets de commandes sont pleins avec 80 000 voitures. Comme pour la 2 CV, les clients devront s’armer de patience. Deux ans de listes d’attente seront en effet nécessaires pour se lancer sur les routes à bord de la fusée sur roues. La DS séduit même Charles de Gaulle qui en fait la voiture officielle de la présidence (elle lui sauvera la vie lors de l’attentat du Petit Clamart). La voiture fait aussi des merveilles en compétitions automobiles, elle gagne le rallye de Monte-Carlo, avec à bord Paul Coltelloni, en 1959. Une fois encore Pierre Boulanger a su faire preuve d’un incroyable flair. Il a décelé les bonnes idées pour sa voiture de grande diffusion et réunit Lefebvre et Bertoni le duo prometteur de la 2 CV.

Jusqu’en 1975, date d’arrêt final de la production, Citroën aura produit et vendu 1 445 746 DS en France et à l’étranger.

D’autres véhicules connaîtront le succès le TUB, un petit utilitaire pratique initié par Pierre-Jules Boulanger, encore une fois, avec un plancher bas, une porte latérale côté trottoir. Ce sera le type H présenté au Salon de 1947 et qui sera fabriqué jusqu’en 1981, plus connu aujourd’hui sous le nom de « Panier à salade ». Mais aussi la Dyane, la Méhari, la GS, … toutes ces voitures seront des filles de Bibendum, en quelque sorte.

Rachat par Peugeot

En 1976, Michelin décide d’arrêter l’aventure Citroën. « Dans les années 70, le marché de l’automobile n’est plus le même, il s’est fortement concentré, beaucoup de marques ont disparu. Pour rester compétitifs, il faut mobiliser d’importants capitaux. Michelin a inventé le pneu radial, l’entreprise veut se développer à l’international et aux Etats-Unis. Elle s’interroge s’il est opportun d’avoir une filiale automobile. François Michelin fait le choix logique d’adosser Citroën à un autre constructeur qui va lui permettre de survivre. Ce sera Peugeot » conclue Stéphane Nicolas.

Le fabricant de pneumatiques chaussera exclusivement toutes les Citroën qui sortiront d’usine jusqu’en 2008. C’est le dernier signe visible de l’histoire du chevron et de Bibendum.

Retrouvez aussi les articles: La fabuleuse histoire commune de Michelin et Citroën et Quand Citroën dévoile l’audacieuse 2CV.

 

 

 

 

 

À propos de l'auteur

Véronique Feuerstein

Diplômée en histoire de l’art, Véronique Feuerstein a deux passions : le patrimoine et l’économie. Après un début de carrière au quotidien l’Eveil de la Haute-Loire au Puy-en-Velay, elle a collaboré au magazine de territoire Massif central puis est devenue rédactrice en chef de Massif-central entreprendre pendant neuf ans. Elle a ensuite participé au lancement d’un nouveau média : la Montagne entreprendre, appartenant au groupe Centre France.

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