Philippe Thivat : Vous venez d’affronter 2 grosses équipes, le Stade Toulousain et Blagnac en coupe de France. Quelles sont les premières analyses ?
Vincent Fargeas : C’est un premier bilan positif, face à 2 équipes prétendantes au titre, en présence de leurs internationales. Toulouse était notre première rencontre officielle, malgré la défaite, le ressenti était positif. Nous avons eu beaucoup d’initiatives sans pour autant scorer (ndlr : 2 essais oubliés en chemin). Nous avons manqué de vitesse sur nos déplacements, sous une forte chaleur, mais je le répète, ce que nous avons montré sur le plan offensif était très encourageant.

P.T : Qu’est ce qui a manqué ?
V.F : Il nous a manqué des ballons en touche, même si notre domination en mêlée et sur quelques ballons portés, aurait pu nous apporter un avantage supplémentaire… nous avons senti un groupe serein et confiant de sa force tout au long du match. Nous abordions donc Blagnac, avec la volonté de confirmer ce bon ressenti, face à un adversaire d’un tel calibre. L’état d’esprit en défense fait partie de notre ADN, nous continuerons de nous appuyer sur ce domaine. D’autre part, il nous faut poursuivre la domination sur la conquête avec pression offensive et défensive et travailler la maîtrise tactique, technique.

P.T : Qu’est ce que tu as apprécié dans le jeu avec et sans ballon et à contrario qu’est ce qui t-a déplu ?
V.F : J’ai apprécié notre volonté de peser sur la défense, de maintenir de la vitesse, de la pression sur l’adversaire avec le ballon. Sans ballon, nous avons à progresser sur la qualité de nos déplacements et la vitesse à laquelle nous nous mettons en place.

P.T : L’année dernière vous aviez quelquefois de la peine à gérer vos temps forts. C’est un point important que vous avez ciblé ?
V.F : Oui c’est un point important évidemment, « dominer sans scorer » est souvent contre-productif, nous l’avons expérimenté la saison dernière. Nous cherchons à progresser sur la vitesse de façon générale, cela nous facilitera la tâche. Nous avons parfois confondu cela avec de la précipitation. Contre Blagnac, nous avons su prendre le temps de construire, avant de marquer.

P.T : Avant la réception du Lou le 22 octobre, quels sont vos axes de travail ?
V.F : Nous devons continuer de construire nos repères et notre état d’esprit. Nous devons progresser sur notre façon de sortir du camp et continuer de peaufiner nos circulations des joueuses.

P.T : Depuis le 17 août, le groupe semble prendre beaucoup de plaisir à évoluer ensemble. C’est une belle promesse pour le championnat qui arrive ?
V. F : Oui, le groupe continue de grandir ensemble, avec une réelle volonté de progresser et de se donner les moyens de faire une grande saison. L’arrivée de Simon donne du sens au travail que nous mettons en place. Nous tâcherons surtout de garder ce niveau d’investissement et cette volonté de bien faire les choses tout au long de la saison, en n’oubliant pas d’où nous venons.

« Je crois au travail et au temps »

Philippe Thivat : Vous avez gardé une forte ossature de l’équipe de l’année dernière avec quelques recrues pour densifier le pack. L’intégration des nouvelles venues se passe bien ?
Vincent Fargeas  : Oui je suis très satisfait. Les filles les ont accueillis très facilement, et elles ont montré de belles qualités qui ont facilité leurs adaptations.

P.T : De l’extérieur cette stabilité est visible et le groupe semble avancer avec plus de certitudes ?
V.F : Le groupe est stable, en effet, et s’est renforcé. Il retient aussi les leçons du passé et notamment le goût du travail et de l’effort pour être récompensé.

P.T : Un cinq de devant qui va voir arriver l’internationale Néo-Zélandaise Toka Natua. Une recrue importante qui va apporter toute son expérience et sa culture du rugby ?
V.F : Oui nous avons hâte de la rencontrer et qu’elle nous rejoigne. Elle semble aussi très excitée de nous rejoindre et de participer au championnat français. Elle contribuera à la concurrence positive en 1ère ligne, à la rotation nécessaire sur ces postes aussi éprouvants. Il nous faudra d’abord assurer son intégration au club, à ce championnat puis elle pourra pleinement s’exprimer avec nous.

P.T : Les nouvelles personnes qui arrivent dans le staff amènent une autre dimension dans l’approche du groupe ?
V. F  : Le club souhaite être dans le bon wagon, et met donc les moyens pour s’adapter à l’évolution du rugby féminin. Nous ressentons les bénéfices d’avoir un préparateur physique à plein temps pour l’investissement, la motivation et le développement des joueuses.
Nous travaillons aussi avec un préparateur mental (NDLR : Lionel Mansour ASM Omnisport) auprès des joueuses et des leaders. Enfin, Hugo Chartoire continue son travail sur nos vidéos et analyse nos entraînements et matchs collectivement et individuellement.

P.T : Pour conclure, on sent qu’en à peine 2 mois l’ASM Romagnat est passé à l’échelon supérieur. Est-ce ton ressenti ?
V.F : Je crois au travail et au temps, nous continuons de vouloir construire et progresser. Les signaux sont positifs, maintenant tout se mesure sur la longueur et il faudra être là au bon moment. Je suis satisfait de la façon dont les choses démarrent pour l’instant.