Quatrième étape du Tour du Pays Basque, le 4 avril dernier. Descente du col d’Olaeta. Une terrible chute envoie au tapis les principaux favoris de la course : le leader Primoz Roglic, le vainqueur du dernier Tour de France Jonas Vingegaard, le champion du monde du contre-la-montre Remco Evenepoel. Tous trois sont contraints à l’abandon et se retrouvent sur la touche.
Trois mois plus tard, les trois champions ont pansé leurs blessures et s’apprêtent à prendre le départ de la Grande Boucle, ce samedi 29 juin, avec un même objectif mais des atouts différents.
De retour
La capacité de Vingegaard à réussir le triplé ne fait aucun doute. Et s’il n’est pas réapparu en compétition depuis le début du printemps, il est évident qu’il a retrouvé l’intégralité de ses moyens. Sans quoi il ne s’engagerait pas dans cette aventure de trois semaines. Sa fraîcheur pourrait même constituer un avantage au fur et à mesure de l’épreuve, d’autant plus que les étapes décisives interviendront les huit derniers jours . On le sait supérieur à Pogacar dans les longues ascensions.
Véritable machine à rouler, capable d’écraser ses adversaires, Remco Evenepoel affiche toutefois des lacunes en montagne. Pour sa première participation au Tour de France, on voit davantage en lui un probable dynamiteur qu’un potentiel vainqueur. Quant à Primoz Roglic, désormais sous les couleurs de Red Bull, il a probablement laissé échapper sa chance en 2020 lors d’une édition qu’il a outrageusement dominée mais où il n’a pas su conclure. Lui aussi, a parfois démontré des limites face aux meilleurs grimpeurs lorsqu’il n’est pas rattrapé par son insigne malchance.
Le panache en plus
Tandis que ses principaux adversaires étaient en convalescence, Tadej Pogacar survolait le Giro. Coureur le plus polyvalent de sa génération, le numéro un du cyclisme mondial tentera d’enchaîner sur le Tour de France. Un défi qui n’a plus été réussi depuis Marco Pantani en 1998. Définitivement hors-norme, le Slovène peut y parvenir à condition de suivre Vingegaard sur les pentes les plus sévères. Ce qui ne fut pas le cas ces deux dernières années. Pour tenter de s’imposer une troisième fois sur les routes du Tour, Pogacar bénéficiera cette fois d’une « wonder team , avec à ses côtés Adam Yayes, Ayuso, Almeida ou encore Sivakov et Wellens. « J’ai l’impression d’avoir encore progressé » a prévenu récemment l’impavide champion dont on apprécie le tempérament de feu.
Déjà une victime
Reste une incertitude de taille en forme d’épée de Damoclès. Elle plane sur le Tour de France au fur et à mesure que l’épidémie progresse. Le sous-variant (KP.2 d’omicron) est en effet en recrudescence en France. Une forme du Covid que l’on annonce à la fois plus contagieuse et entraînant moins de complications que le virus originel. Sur le récent Giro, de nombreux coureurs, malades, ont dû jeter l’éponge. Avant même le départ de Florence, l’affection a déjà terrassé Sepp Kuss, l’un des principaux lieutenants de Vingegaard. Bref, en marge des classements, on gardera un œil sur les bulletins médicaux susceptibles de redistribuer les cartes.
– Le Tour de France 2024 passera par le sud de l’Auvergne avec une arrivée au Lioran lors de l’étape 11.
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