Tel un couperet, la nouvelle vient de tomber officiellement par le biais d’un communiqué de presse. Le Théâtre du Pélican cessera définitivement ses activités à la fin de l’année 2022, mettant fin à 50 ans de création et d’éducation artistique pour l’adolescence et la jeunesse. Créé en 1972 à l’initiative de Dominique Freydefont, Daniel Martin et Odile Robert, la compagnie clermontoise, passée professionnelle en 1975,  s’était spécialisée dans l’accueil des adolescents et des jeunes adultes avec une démarche artistique revendiquant des actes de citoyenneté au sein d’aventures rassemblant diverses sensibilités. Depuis une vingtaine d’années, le Théâtre du Pélican avait accompagné plus de 13 000 jeunes et adolescents, vécu 28 aventures originales ou créations, accueillis 21 500 spectateurs, organisé 4 festivals et 3 projets européens.

Difficultés structurelles depuis 2015

A partir de 2012, la structure avait du composer avec une baisse de dotation des aides publiques, atteignant un seuil critique dès 2015. Dès lors, est apparu un déficit chronique dans la présentation annuelle des comptes. Passée la parenthèse imposée par le Covid, l’équipe avait travaillé sur un nouveau projet espérant obtenir des aides plus importantes des 4 principaux financeurs, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la région AURA, le département du Puy-de-Dôme et la ville de Clermont. Globalement l’association avait besoin de 50 000 euros supplémentaires pour stabiliser sa situation financière, garantir les salaires des 4 permanents et mener à bien un nouveau projet qui conjuguait expérimentation, recherche et création avec les jeunes, en leur proposant, comme point d’orgue, des rencontres avec différents artistes et auteurs invités.

Un projet impossible à consolider

Le projet audacieux et précurseur, fruit de deux années de travail et de réflexion, positionnait le Théâtre du Pélican comme une structure singulière dans le paysage culturel mais il n’a pas séduit les institutions à la hauteur des espérances. Malgré quelques aides obtenues en urgence pour l’année en cours, il n’a pas été possible de le consolider dans sa totalité, afin de garantir la cohérence. La ville de Clermont, souhaitait en particulier plus d’implication dans les quartiers, une demande qui passait mal au sein d’une équipe jugeant qu’elle correspondait davantage à de la prestation de service. Interrogé sur le sujet, Olivier Bianchi maire de Clermont évoque des difficultés financières récurrentes, imposant une « réduction de voilure » rejetée par l’équipe. De leurs côtés, les autres financeurs  institutionnels évoquaient l’impossibilité matérielle d’accroître leurs contributions.
Compte tenu de la situation, le conseil d’administration du Pélican a préféré « jeter l’éponge » ce qui aura comme conséquence de priver d’emploi les permanents de l’association et de cachets les personnels intermittents. Au sein de l’équipe, on regrette le fait de ne plus pouvoir proposer d’actions alternatives à celles des grosses structures dont la position est plus confortable.