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Ballainvilliers FRAC / Illustration : In Situ
Illustration : In Situ
Vie publique

Renoux-Ballainvilliers : d’un siècle à l’autre

La pose de la première pierre des Allées du Cardo marque une étape importante dans la métamorphose du quartier Renoux-Ballainvilliers. Les travaux concernent désormais les aménagements de surface et les clermontois vont pouvoir découvrir au jour le jour, le nouveau visage d'un quartier très attractif riche en équipements culturels.

Une cérémonie très symbolique de pose de première pierre, en réalité de premiers pavés, vient de se dérouler rue Ballainvilliers, annonçant une évolution désormais plus visible de ce grand chantier clermontois qui entre dans sa phase d’aménagement. Depuis plusieurs mois, Ballainvilliers est synonyme de travaux, de tranchées, d’interdictions de circulation et de difficultés pour les commerçants. Il est donc nécessaire de se projeter et de faire preuve d’encore un peu de patience pour profiter pleinement de ce quartier qui s’annonce dans l’avenir, comme « the place to be ».
« Des fois on se dit que l’on a rajouté de la douleur à la douleur » commente Olivier Bianchi, maire de Clermont et président de la métropole. « InspiRe au départ ce n’était que Renoux-Ballainvilliers avec un véritable aménagement. Et depuis le début, je disais que l’on ne pouvait pas avoir le secteur Renoux-Ballainvilliers refait et une avenue qui allait rester encore 20 ans en l’état. Cet aménagement est un appendice d’InspiRe, c’est un supplément d’âme et ce sont justement les grands projets de mobilité qui nous permettent de penser autrement la ville et de la construire différemment. »

Un axe qui relie toutes structures culturelles

« Pour plaisanter, on appelle cet axe la via cultura » reprend Olivier Bianchi. « En réalité elle est composée d’une densité absolument invraisemblable d’équipements culturels. On part de La Jetée, on passe par le Conservatoire, le nouveau FRAC, le musée Bargoin, la grande bibliothèque, la Scène Nationale, pour arriver à l’école supérieure d’Art. Cela veut dire que cette avenue est fréquentée par les clermontois évidemment mais aussi par les habitants de la métropole, de la région et par des touristes étrangers. J’ai toujours été frappé, alors qu’elle a un parvis magnifique devant le musée et la colonne Desaix, par le fait qu’elle était encore traitée comme il y a 40 ou 50 ans, c’est à dire une double voie pénétrante, à quelques mètres de Jaude. Elle devait maintenant se tourner vers le XXIe siècle, vers d’autres façons de vivre l’espace public, c’est à dire piétonnisation, apaisement, végétalisation, qualité du mobilier urbain. Si on repense à la révolution qu’a été la place de la Victoire et le spot que c’est devenu, moi je pense que cette avenue va être du même ordre. Entre l’axe Ballainvilliers-Vercingétorix du XXe siècle et ce qu’il sera dans ses fonctionnalités et sa vie au XXIe siècle, sera sans communes mesures ».

Le début de la fin des travaux

Comme le souligne Olivier Bianchi, la cérémonie s’est déroulée symboliquement dans le quartier Renoux-Ballainvilliers, mais elle aurait pu être organisée avenue Blatin ou rue de l’Oradou. « Dans de nombreux quartiers, on passe de ce que l’on appelle les travaux d’infrastructure sous-sol qui sont très visibles et dans la pénalité, parce que ce sont des tranchées façon Verdun, peu compréhensibles dans l’utilité alors qu’au fond, ils sont essentiels. C’est l’eau, la fibre, le gaz. Ici, on passe dans la phase de surface et progressivement vont apparaître le mobilier, les pavements de qualité, les arbres, les espaces de végétalisation, les fontaines, une nouvelle entrée sur le jardin Lecoq. Petit à petit le gens vont se rendre compte qu’InspiRe a franchi une nouvelle étape qui annonce la sortie et la fin des ennuis. »

Pose des premiers pavés rue Ballainvilliers / Photo 7 Jours à Clermont
Pose des premiers pavés rue Ballainvilliers / Photo 7 Jours à Clermont

Permanence de l’histoire dans le quartier Renoux-Ballainvilliers

Pour Emmanuel Jalbert, dirigeant de l’Atelier In Situ Paysages et Urbanisme en charge des aménagements des Allées du Cardo, les 3 hectares d’espace public au centre de la ville offrent un potentiel d’espace considérable « Ils sont redevenus disponibles en reprenant de la place jadis donnée à la voiture et en rendant aux piétons l’espace qui leur avait été un peu confisqué. Initialement cela a toujours été une promenade importante et petit à petit la voiture a pris toute la place. On va rendre aux piétons et aux transports en communs ces espaces majeurs en réorganisant la circulation des bus en site propre et en offrant des trottoirs larges et confortables, trottoirs qui peuvent faire jusqu’à 9 mètres de large. On a aussi des itinéraires cyclables assurés. Tout cela va permettre de redonner de l’épaisseur à ce cardo historique. Un cardo était la figure que traçaient les Romains avec une charrue, ils venaient labourer un sillon Nord-Sud et Est-Ouest et cette figue est toujours là c’est vraiment saisissant d’avoir cette permanence de l’histoire. L’axe suivi par l’atelier a été de donner la place au vivant, c’est à dire à la fois les habitants et les usagers mais aussi les végétaux.

Un arbre jeune s’adapte plus facilement et double les plus gros sujets

« On va planter un quadruple alignement d’arbres » explique Emmanuel Jalbert. « On a essayé de conserver tous les arbres existants mais il a fallu en abattre car certains étaient malades, d’autres gênant pour les reprises de réseaux. On a pu en transplanter 11 dans jardin Lecoq et au total, on va planter 150 arbres supplémentaires, donc au total 240 sur la surface, ce qui est très important. Cela permet de retrouver une qualité d’ombre avec les Îlots de fraîcheur. On fait également en sorte que toutes les eaux s’infiltrent dans les fosses de plantation ce qui permet d’alimenter les arbres pour leur bonne croissance. On a aussi misé sur des volumes de terre végétale très généreux, quitte à planter un peu jeune mais en assurant un peu la pérennité des plantations mises en œuvre ».  Évidemment la plantation d’arbres jeunes et de petite taille va être soumise aux critiques. Mais planter est une science qui nécessite de comprendre comment se développent les végétaux. « Il faut de la patience » reprend le paysagiste. « Par contre, on aura des arbres qui seront rapidement plus importants que ce que l’on a déjà puisqu’ils ont été planté dans des volumes de terre ridicule ce qui conduit à un développement très très maigre. On milite vraiment sur le fait d’avoir des fosses de terre très généreuses et de planter jeune car un arbre jeune s’adapte plus facilement et double les plus gros sujets plantés qui subissent un stress au moment de la replantation. On a l’impression de gagner du temps mais en fait on en perd ».

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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