La famille Pain connait particulièrement bien la route qui relie l’Ile d’Oléron à la capitale auvergnate. Chaque année, durant les mois en R, James Pain, le père et Cyril, son fils (parfois accompagné de sa femme et de sa fille) parcourent 80 000 km en camion pour vendre leur production aux clients de la métropole clermontoise. Durant la saison, ils vendent, en Auvergne, 100 tonnes d’huîtres, essentiellement des fines de claire n°3, celles qui sont le plus demandées par les clients. Par choix, la famille Pain ne vend pas d’huîtres sur le lieu d’élevage, les bassins de l’île d’Oléron, elle préfère écouler la totalité de sa production en Auvergne. En dehors de la longue période de vente, Cyril est au petit soin avec ses huitres. « Les ostréiculteurs pratiquent la monoculture…nous devons donc apporter beaucoup d’attention à notre production, de la reproduction jusqu’à l’affinage. En cas de problème nous ne pouvons pas nous rabattre sur d’autres produits » explique Cyril Pain. « Nous gardons la maîtrise sur les bassins d’affinage que l’on peut isoler en cas de problème, ce qui n’est pas le cas pour les parcs de pleine mer. Nous sommes donc tributaires des éléments qu’ils soient naturels ou non ».
Des allers-retours depuis bientôt 50 ans
Les huîtres Pain peuvent revendiquer le slogan « de pères en fils depuis trois générations ». Le grand-père Pain produisait déjà des huîtres sur le port ostréicole d’Ors – Le Château d’Oléron mais les vendait aux grossistes et aux poissonniers. James, lui, décida de se lancer dans la vente directe au début des années 70. C’est sur les conseils d’un journaliste clermontois en vacances sur « l’île de lumières », qu’il débarqua un beau matin de septembre 1973 sur le marché de Chamalières. Depuis, il n’a plus cessé d’y venir et n’a loupé aucun marché en 48 ans. Malgré son âge, pas question pour l’instant de renoncer à cette vie de nomade même s’il a désormais passé la main à son fils Cyril, lequel travaille au quotidien avec son épouse et durant les vacances scolaires avec sa fille. Cette fidélité à l’Auvergne a fini par créer un véritable phénomène générationnel chez les clients. Aujourd’hui Cyril vend des huîtres à des clients dont les parents et les grands-parents étaient clients de la première heure.
Pas uniquement à Chamalières
Au fil du temps, la vente des huîtres de la famille Pain est devenue, une véritable institution chamaliéroise, mais l’activité s’est fatalement répandue à d’autres villes limitrophes. Clermont, Cournon, Riom, Davayat, Cébazat et Issoire sont désormais sur la carte de sa tournée. A force de venir en Auvergne, le clan familial a pris ses habitudes et revendique une forme d’attachement au territoire. Les touristes les plus observateurs, auront pu apercevoir, en arrivant sur l’île d’Oléron, au bout du pont, un drapeau de l’ASM flotter au vent du large…
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