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Louis Rosier "Au volant de sa Talbot Lago Record en 1951" / Photo Jean Dieuzaide
Louis Rosier "Au volant de sa Talbot Lago Record en 1951" / Photo Jean Dieuzaide
Histoire

Exposition Louis Rosier, homme aux multiples facettes

Un bel hommage va être rendu à Louis Rosier ce mois-ci par le biais d'une exposition installée dans les locaux du Conseil régional à Clermont. Retour sur la vie extraordinaire de cet homme fou de sport automobile, aujourd'hui mise en lumière par sa petite-fille.

Elodie Rosier est la petite fille de Louis Rosier. Depuis plusieurs années, cette femme passionnée d’histoire et d’automobile, scrute, rassemble et collecte tout ce qu’elle peut trouver sur son grand-père afin de perpétuer sa mémoire et ouvrir, un jour qu’elle espère prochain, un musée consacré à la vie de cet homme hors du commun. Le lieu portera sans doute le nom L’aventure Louis Rosier.
Pilote dès les années30, privé de course durant la seconde guerre mondiale, on connait moins son engagement dans la résistance au sein du 1er Corps Franc d’Auvergne créé par Emile Coulaudon, le Colonel Gaspard que ses exploits sportifs. Après cet épisode héroïque, il devint, au sortir de la guerre, pilote, patron d’écurie, constructeur et l’un des pères du circuit de Charade avant de disparaître tragiquement à 50 ans.

Vainqueur au Mans et premier pilote français à monter sur un podium de F1

Louis Rosier fait partie des pilotes de légende qui ont marqué l’histoire de la course automobile. Cet auvergnat né à Chapdes-Beaufort en 1905 a participé à la période héroïque, où s’illustraient des étoiles, parfois filantes, comme Fangio, Ascari, Moss et consort. Le nom de Louis Rosier n’est pas celui qui ressort en premier dans la liste des stars françaises de la discipline et pourtant, il mérite une place de choix dans le Hall of Fame des sports mécanique. Moto-cross, courses de côte, critérium, 24h du Mans, lui permirent de se faire la main et de montrer ses capacités jusqu’à ce que la seconde guerre mondiale ne le détourne de sa passion. À la libération, il repris immédiatement le volant passant sans soucis des grands prix aux courses d’endurance. 1950 reste une année inoubliable. Il s’inscrivit aux 24h du Mans avec son fils qui ne roula que deux tours. Restant seul au volant de sa Talbot-Lago, 23 heures et 10 minutes, il remporta la mythique course. Cette même année 1950, il se classa quatrième du tout premier championnat du monde des conducteurs de formule 1. Durant ce championnat « pionnier », il fut le premier français à monter sur un podium F1 au Grand Prix de Suisse puis quelques jours plus tard, sur le circuit de Spa Francorchamps en Belgique et toujours sur le must des voitures de sport de l’époque une Talbot-Lago, voiture française. Sa passion l’emportera 6 ans plus tard, sur l’Autodrome de Montlhéry suite à une sortie de piste au volant d’une Ferrari.

Talbot Lago-Rosier / Photo O. Perrot
Talbot Lago-Rosier / Photo O. Perrot

Concessionnaire, constructeur et patron d’écurie

Les « vieux » clermontois ont tous en mémoire le fameux garage Rosier, boulevard Jean-Baptiste Dumas. Crée dans les années 30, on y vendait et entretenait des camions Diamond & Willeme puis des voitures Talbot, le constructeur profitant de la notoriété de Louis Rosier pour vendre ses modèles de luxe en Auvergne. Dans les années 50, le garage passa sous les couleur Renault, et devint la plus grosse concession au losange de France.
En parallèle, Louis Rosier devint constructeur automobile en utilisant des bases Renault : 4CV,  coupé « coach » en aluminium sur base de 4CV, Brissonneau & Lotz, Frégate Coupé.
Meneur d’hommes, à la tête de l’Écurie Rosier, il engagea en course des Talbot, des Maserati, puis des Ferrari parfois repeintes en bleu France, et donna des volants de compétition à de nombreux pilotes : Henri Louveau, Georges Grignard, Louis Chiron, Maurice Trintignant, André Simon et Robert Manzon.

Louis Rosier et le circuit de Charade

Le circuit de Charade ne serait pas ce qu’il est sans Louis Rosier. La catastrophe Mercedes au Mans en 1955, remit en cause un projet de circuit au Brezet qu’il développait avec Jean Auchatraire, président de l’Association sportive de l’automobile club d’Auvergne. Obligés de travailler sur un nouveau projet de circuit offrant davantage de sécurité, les deux hommes firent à appel à Raymond Roche, le responsable du circuit de Reims, pour imaginer autours du puy de Gravenoire un circuit de montagne, unique en son genre. Louis Rosier travailla sur le magnifique tracé de 8,055 km, haut lieu des sports mécaniques français de 1958 à 1974, mais se tua deux ans avant sa mise en service. Le virage menant à la ligne droite des stands porte son nom et une stèle lui rend hommage.

L’exposition Louis Rosier

Sous  l’impulsion du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, une exposition consacrée à Louis Rosier sera installée du 12 au 28 avril 2023 à l’Hôtel de Région, 59 boulevard Léon Jouhaux. Elle retracera la vie de Louis Rosier avec de nombreux documents, notamment des photos du fonds Léon Gendre, des films amateurs, des coupes, des vêtements et trois voitures exceptionnelles : Une emblématique 4CV, un coupé Brissonneau & Lotz et une incontournable Talbot Lago.
En marge de l’exposition, deux tables rondes sont organisées :
– mercredi 12 avril 2023 à 20 heures :  Louis Rosier, une vie extraordinaire  avec la participation de Jean-Claude Andruet, pilote, Pascal Legrand, auteur de Louis Rosier, une vie extraordinaire et Marcel Couladaize.
– jeudi 20 avril 2023 à 18 heures : table ronde Charade, circuit mythique d’hier et de demain  avec la participation de Patrick Auchatraire, fils de Jean Auchatraire, Firmin Cadeddu, GCK exploitant du circuit, et Luc Deville, ancien journaliste de sport automobile.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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