À peine le nom de Bourges avait-il été prononcé par la présidente de la commission de la Capitale européenne de la culture, que la cohorte les ultra-spécialistes commençait à répandre son fiel sur les réseaux sociaux, à expliquer pourquoi Clermont n’a pas décroché le titre de capitale européenne de la culture pour 2028, à désigner Olivier Bianchi coupable et responsable d’un fiasco qui a évidemment vidé les poches des contribuables.
N’en déplaise à tous ceux qui se réjouissent que Bourges ait décroché le titre au détriment de Clermont mais aussi faut-il le rappeler de Rouen et Montpellier, la candidature de Clermont était une bonne candidature, au même titre que les trois autres. Elle était même excellente sur un aspect, celui de la cohésion territoriale et de l’ambition pour une zone géographique parfois oubliée ou négligée bien qu’elle ait vu naître plusieurs présidents de la République.
Bourges a tout à prouver
Ceux qui affirment que Clermont n’a pas remporté le titre à cause des travaux, des embouteillages, du train de Paris ou de la mégalomanie de son maire, devraient peut-être essayer de comprendre comment s’administre une telle candidature. L’Europe et le jury ne juge pas un tel dossier en le plaquant sur la photo instantanée d’une ville ou sur une liste d’animations culturelles, mais bien sur son ambition, sur ces idées et sur ses projets, sur sa capacité à inscrire la culture au sens le plus large, dans l’évolution de tout un territoire sur le plan social, économique et plus particulièrement, pour cette désignation, écologique. Bourges a peut-être décroché le titre, justement pour ses infériorités face à trois métropoles déjà bien installées et bien dotées. En comparaison de Clermont, Montpellier et Rouen, Bourges a finalement beaucoup plus à prouver et à inventer pour son avenir.
Mémoire courte
Certains membres de l’opposition municipale fustigent aujourd’hui le maire de Clermont pour sa manière d’avoir géré la candidature. On peut aujourd’hui se poser la question : la politique mènerait-elle à une forme d’amnésie ? En effet il y a moins d’un mois, de nombreux politiques et décideurs étaient réunis dans les locaux du Conseil régional à Clermont pour la présentation du fameux dossier de candidature de 100 pages. Parmi les officiels qui ont pris la parole, Olivier Bianchi était finalement le seul représentant de la gauche. (relire notre article
Le dossier de candidature de Clermont 2028 a été dévoilé). Le président Wauquiez était même dithyrambique sur le fait que le dossier couvrait un vaste territoire et que c’était précisément cela qui allait jouer dans la balance…
Il convient aujourd’hui de laisser passer l’amertume de la défaite et de faire en sorte que l’union construite à l’occasion de cette candidature puisse perdurer et servir les intérêts de tous. Si la dynamique reste de mise, Clermont et le Massif auront finalement gagné.
« Servir les intérêts de tous ». Et vous, vous servez quels intérêts avec votre billet d’opinion?
Plutôt qu’une énieme soupe servie à Olivier Bianchi, une enquête sur un parcours PMR dans les rues de Clermont pour Noël ?