Les biodéchets ou déchets biodégradables, sont des déchets constitués, majoritairement, de matière organique naturelle pouvant être décomposés, plus ou moins vite, soit par des bactéries, soit par des micro-champignons avant d’être réintégrés dans les écosystèmes. Depuis le 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, le tri des biodéchets va se généraliser chez tous les professionnels et les particuliers.
L’article L. 541-1-1 du code de l’environnement définit les biodéchets comme : « Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires». Concrètement, on dénombre deux types de biodéchets : les Déchets verts (comme les tontes de pelouse, les feuilles mortes, ou encore déchets issus de taille et d’élagage) et les déchets alimentaires, c’est à dire les restes de repas, de préparation de repas ou produits périmés non consommés.
Brûler des biodéchets revient à faire brûler de l’eau
Les biodéchets représentent actuellement un tiers des déchets non triés des Français. Depuis l’interdiction de brûler les déchets verts, les habitants des maisons avec jardin ont pris l’habitude de se rendre dans les déchetteries lorsqu’ils n’ont pas de bac spécifiques faisant l’objet d’une collecte. Les déchets organiques, en particulier ceux produits dans les zones urbaines, terminent généralement dans les bacs gris et lorsqu’ils se sont pas enfouis, ils sont dirigés vers un incinérateur, ce qui est d’ailleurs le cas pour la métropole clermontoise. Brûler ce type de déchets est une véritable aberration puisqu’ils sont composés de 60 à 90% d’eau. Cela revient à faire brûler de l’eau et demande une quantité phénoménale d’énergie. Au 1er janvier 2024, la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire pour une économie circulaire (AGEC) va évoluer prévoyant une généralisation du tri à la source des biodéchets. Cela signifie concrètement, que les collectivités ont pour obligation d’étudier et d’identifier les solutions les plus pertinentes pour permettre à leurs usagers de trier les biodéchets à la source pour les valoriser en énergie verte (sous forme de biogaz) ou en compost, utiles pour l’économie circulaire des territoires. On estime que seulement 40% de la population, aura une solution de tri à la source durant l’année 2024.
Évolution de la loi de 2020 dans la métropole clermontoise
Dans la métropole clermontoise, deux solutions cohabitent pour la collecte des biodéchets : Le porte-à-porte instauré depuis plusieurs années dans les zones pavillonnaires et le point de dépôt volontaire. Pour le porte-à-porte, les bacs reconnaissables à leur couvercle couleur vert d’eau sont ramassés par camion, comme pour les bacs gris et jaunes. Le contenu est conduit au pôle de valorisation Vernéa pour être méthanisé puis composté et réutilisé dans l’agriculture ou le jardinage. L’évolution de la loi va donc concerner essentiellement les zones urbanisés. Une expérimentation avec des points d’apports volontaires appelés « abris-bacs »va être lancée à partir de 2024 sur le territoire, pour certains immeubles, en centre-bourg et en déchetterie. Cette expérimentation viendra compléter des dispositifs collectifs déjà en place par exemple à Royat, Cournon, Beaumont ou Clermont, dans le quartier Regensbourg ou la place des Salins. Les quantités collectées assez importantes montrent que certains citoyens étaient en attente de dispositifs, mais rapporté à la population totale de la métropole, ils sont encore minoritaires. La métropole va devoir développer des trésors de pédagogie pour faire bouger les mentalités. Au regard de la quantité de déchets non triés, y compris le verre, ou des erreurs de tri, le travail à venir s’annonce colossal.
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