Il y a un peu plus d’un an, 7 jours à Clermont avait « couvert » l’ouverture, place des Salins, du premier élément de l’Archipel des Salins, un projet environnemental porté par l’association Terra Preta qui compte à ce jour 200 adhérents. Devenu réalité après sa sélection dans le tout premier budget participatif de la ville, il prévoyait la création d’un réseau de collecte de bio déchets constitué d’un lieu central (sur la place des Salins) et de 4 satellites dont l’ouverture à pris du retard en raison des deux années de perturbation Covid.
Très bon bilan dès la première année
Après une année d’exploitation, le bilan présenté va bien au delà des prévisions. Ce ne sont pas moins de 30 tonnes de bio déchets qui ont été collectés soit l’équivalent de ce que l’association prévoyait annuellement pour l’ensemble des 5 points d’apport. Pour Aurélien Chapdelaine, l’un des trois membres fondateurs de Terra Preta, ce résultat est très encourageant : « Nous sommes agréablement surpris par l’accueil du public. Nous estimons à un peu plus de 300 foyers qui apportent volontairement leur bio déchets compostables, qui constituent en réalité une ressource, pour une collecte moyenne hebdomadaire de 700 kg. Les gens viennent du quartier mais aussi de Royat, Chamalières, Beaumont. Cela s’explique par le fait que les dépôts sont totalement libres, peuvent avoir lieu 24h sur 24h, 7 jours sur 7 et ne nécessitent aucune inscription, contrairement à ce qui se pratique dans les communes qui ont mis ce type de collecte en place. L’archipel est le seul point d’apport volontaire de la métropole clermontoise, et nous sommes sans doute une exception en France. » 25% des bio déchets sont compostés sur place, les trois quarts restant étant collectés par Véolia pour être ensuite conduits au centre de méthanisation du Pôle VERNEA où ils servent à la production d’électricité et de compost.
Déception de l’accueil des professionnels
Si les citoyens jouent déjà le jeu, il n’en va pas de même avec les professionnels de la restauration installés sur la zone de travail de l’association. « Nous avons rencontrés les pro pour leur expliquer l’intérêt de la démarche et les rassurer sur la logistique puisque nous allons chercher nous-même les déchets à vélo-cargo. Tous trouvaient la démarche intéressante mais quand nous avons proposé de signer les conventions, le discours n’était plus le même. Au final, trois établissements seulement ont accepté de travailler avec nous » explique Aurélien Chapdelaine un peu déçu. Citons, au passage, les trois établissements qui participent à la démarche : Les Joyeux Pétanqueurs, le Bar du Stade et La Brasserie boulevard Mitterrand. Saluons cet autre restaurateur, (installé hors zone), qui vient régulièrement à vélo déposer ses bio déchets, comme quoi tout n’est pas perdu. On ne peut cependant que regretter la situation d’autant que la part citoyenne au financement du traitement des déchets est calculée sur la totalité de ce qui est collecté sans distinction particuliers-professionnels.
L’Archipel un lieu pédagogique
Au delà de la collecte, le centre de l’Archipel est aussi un petit jardin situé en plein centre ville. « L’idée n’était pas faire un jardin nourricier pour les gens du quartier, mais de créer un support pédagogique. Nous avons des permanences trois fois par semaine* dont une avec un repas partagé. Durant ces moments d’échange, nous expliquons que les bio déchets sont en fait une ressources, nous apprenons aux gens à faire des boutures, nous montrons que le sol est vivant. Certaines personnes viennent avec leurs enfants, d’autres passent comme elles le feraient dans un jardin public, d’autres encore viennent s’occuper des bacs commun où poussent les plantes aromatiques accessibles à tous. Nous sommes également sollicités par des écoles. Une classe de CP du groupe scolaire Edouard-Hérriot est venue très régulièrement durant l’année grâce à un enseignant motivé. Les enfants ont pu découvrir ce que nous avons installé ici comme des hôtels à insectes ou des nichoirs » explique le fondateur de Terra Preta qui se félicite de constater des formes de retour de la nature en ville. L’équipe a déjà observé un hérisson et un lapin au milieu des plantes, un couple de chardonnerets élégants, des grives dans les nichoirs et regarde, le soir tombé, voler des chauves-souris attirées par les moucherons qui virevoltent au dessus des bacs à compost.
*Permanences de l’Archipel des Salins
-lundi de 11h à 15h avec repas partagé
-mercredi de 14h à 18h
-jeudi de 16h à 20h ou le vendredi de 10h à 16h (à partir du 9 décembre 2022)
Commenter