L’année qui s’en va aura brisé bien des projets et effondré des perspectives. Une année toute entière sur fond de masques, de tests, de contamination, de confinement, de couvre-feu, de restrictions, d’annulations, de vaccin. Difficile d’échapper à ce rouleau compresseur de la pandémie, s’insinuant jusqu’au plus profond de nos existences et mobilisant l’ensemble des médias. En cette fin 2020, entre deux réveillons sérieusement impactés par la crise, 7 Jours à Clermont vous propose de revenir sur cinq sujets qui ont aussi, à leur façon, marqué l’année.
Le virus et les municipales
Un premier tour en mars, au tout début de l’épisode pandémique, quatre jours seulement avant l’instauration du premier confinement … Et un second organisé le dernier dimanche de juin, juste avant les vacances. Les élections municipales auront, elles aussi, été influencées par l’épidémie. Des campagnes réduites, des réunions annulées, des expressions limitées aux réseaux sociaux : le débat démocratique en a pris un coup. Mais il fallait bien voter quand même dans un climat anxiogène, évidemment favorable à l’abstention. A Clermont, 33% des électeurs se sont déplacés pour le premier tour et 30,23 % pour le scrutin final, sur fond de masques et de gel hydro alcoolique. Le moins que l’on puisse dire est que, dans ce contexte, l’élection n’a pas passionné les foules. D’autant moins que les dés semblaient jetés avant même le scrutin. Face à un tenant du titre solide, une opposition divisée entre droite traditionnelle et candidat présidentiel. Rien qui ne laissait augurer d’une possible surprise… Olivier Bianchi, bien entendu, l’a emporté avec une avance bien plus confortable que six ans auparavant. Une élection en trompe l’œil au regard du niveau record de l’abstention…
C’est plutôt dans les autres communes de la métropole qu’il fallait aller chercher des combats serrés. Pierre Pécoul, à Riom, a ainsi conservé son fauteuil d’extrême justesse, Patrick Perrin s’est imposé d’une courte tête à Pont-du-Château. Aubière a basculé à droite, dans le sillage de Sylvain Casildas, tandis qu’Anne-Marie Picard (divers droite) l’emportait à Ceyrat et que Jean-Paul Cuzin (centre) est sorti vainqueur d’une triangulaire à Beaumont. A Chamalières, Louis Giscard d’Estaing a résisté aux assauts de son ancienne adjointe, Julie Duvert.
Un Tour en automne
En juillet, l’épidémie semblait marquer une pause. Mais il était trop tard, évidemment, pour organiser le Tour de France au pied levé. C’est donc au beau milieu du mois de septembre que la Grande Boucle retrouvait enfin Clermont, après avoir rendu visite à Châtel-Guyon. En dépit des restrictions sanitaires, du port obligatoire du masque , le Tour aura été une belle fête. Populaire, dans le meilleur sens du terme, et rassemblant les générations et les catégories sociales. Il y avait foule sur les trottoirs, en effet, durant ces deux belles journées auvergnates.
La traversée de la métropole, lors de l’étape Châtel-Guyon- Le puy Mary, via Clermont, a donné l’occasion également de superbes images télévisées, comme cette remontée de l’avenue de Royat, de Chamalières jusqu’à la ville thermale, abordée tambour battant par les coureurs. In fine, le Tour aura été comme une bouffée d’oxygène au beau milieu de cette année désastreuse. De quoi donner envie de le retrouver sans trop tarder. Peut-être en 2024 ?
Un nouveau théâtre presque sans spectacle
Longtemps attendu, enfin réalisé, le nouveau théâtre clermontois, accueillant La Comédie, devait être inauguré au mois d’avril, aux lendemains des élections municipales. Mais le premier confinement passa par là. Travaux retardés, le bâtiment fut enfin opérationnel dans le courant de l’été, prêt à accueillir la nouvelle saison culturelle. On sait ce qu’il advint : inauguration officielle annulée du fait de la situation sanitaire, spectacles ne pouvant se dérouler, deuxième confinement. Reste toutefois le lieu lui-même, exemple d’intégration architecturale dans son environnement, pour ce qui est de l’extérieur, et superbe écrin, entièrement dévolu aux arts vivant.
« Le lieu est magnifique, l’outil, fabuleux, on s’y sent immédiatement à l’aise. Il y a des jeux de lumière, de la rondeur, le rapport entre l’homme et l’espace s’y révèle exceptionnel » estime Jean-Marc Grangier, le directeur de La Comédie pour qui la réalisation du théâtre est un rêve qui devient enfin réalité. Un rêve qui a coûté 38 millions d’euros, financé par la Ville de Clermont, avec l’aide de l’Etat, de la Région, du Département et de la Métropole. Espérons désormais que le rideau ne tardera plus à s’ouvrir sur une saison déjà largement plombée.
Valéry Giscard d’Estaing : la fin de l’histoire
Valéry Giscard d’Estaing aura eu une longue vie, puisqu’il s’est éteint à l’âge de 94 ans. Mais survit-on vraiment au deuil de devoir quitter l’Elysée, battu sur l’autel de la démocratie ? Le jeune et brillant politicien aux dents longues, député du Puy-de-Dôme à l’ âge de 30 ans, secrétaire d’état à 33 ans puis ministre des finances à 36, devint le plus jeune Président de la République au beau milieu des années 70 au terme d’une irrésistible ascension. Bien avant qu’Emmanuel Macron ne batte son record de précocité. Sept ans plus tard, il quittait le palais présidentiel sur un échec électoral. La fulgurante trajectoire s’inversait alors. En effet, en dépit de ses illusions, il n’y aurait pas de retour. Et sans doute, conserva-t-il, jusque tard dans son existence, une certaine amertume d’une défaite qu’il n’avait pas vu venir en même temps qu’un sentiment d’inachevé.
L’ancien maire de Chamalières, né à Coblence en Allemagne, s’est éteint le 2 décembre à Authon, dans le Loir-et-Cher. En Auvergne, on lui doit, entre autre, le parc Vulcania ou encore le Zénith, réalisés durant sa longue présidence de la région (1986-2004), une fonction qui n’était sans doute pas tout à fait à la mesure de ses ambitions.
Les illusions perdues du Clermont Foot
Alors que l’ASM aura tout raté, ou presque, en 2020, le Clermont Foot conservera sans doute quelques regrets de cette année sportive pour le moins tronquée et chamboulée. Lorsque le championnat de Ligue 2 fut brutalement interrompu le 6 mars dernier au terme de la 28e journée (après une ultime victoire contre Sochaux), les Clermontois, avec pour fer de lance un irrésistible Adrian Grbic, pointaient au cinquième rang, c’est à dire en position de jouer les play off d’accession en Ligue 1. Mieux, ils ne possédaient que 4 points de retard sur le leader, restaient sur une série d’excellents résultats et se révélaient les plus performants de la deuxième moitié de championnat. Les désillusions furent grandes lorsque la Ligue de Football Professionnelle décida d’entériner le classement et d’annuler les barrages d’accession. La saisine du Conseil d’état se révéla infructueuse et le Clermont Foot dut tirer un trait sur ses ambitions. Tout au moins à court terme… Aujourd’hui, en effet, le club se retrouve dans le peloton de tête du nouveau championnat et peut logiquement rêver à une issue favorable à la fin du printemps prochain. Si la pandémie ne vient pas lui jouer un nouveau vilain tour…
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