L’ensemble du monde sportif auvergnat s’était donné rendez-vous ce jeudi au Zénith d’Auvergne, afin de découvrir le passage du prochain Tour de France sur les pentes du Puy-de-Dôme. Des sourires sur tous les visages, de l’émotion aussi en revoyant les images du passé. Un événement qui va devenir enfin réalité pour Romain Bardet. Le local de l’étape ne cache pas son plaisir : « On est dans la typologie d’un mythe, avec les images d’Anquetil et Poulidor en face à face. En tant que contemporain je n’ai pas eu cette chance de pouvoir me confronter au « géant des Dômes », même si j’ai tout de même pu faire une fois la montée lors d’une épreuve cyclo-sportive. On l’admire et c’est formidable de le voir de retour sur la plus grande course du monde. J’espère qu’on empêchera les reconnaissances d’avant-Tour, pour que je puisse avoir un petit avantage sur les autres ! (rires) » Si son profil de coureur en fait un favori moindre, Rémi Cavagna est tout de même sur la même longueur d’onde que le brivadois : « C’est une montée qui fait rêver et qui semblait tellement impossible. Même hors compétition il est interdit de le gravir… Mais je vous avoue avoir tout de même bravé l’interdit une fois ou deux (rires). » 35 ans d’attente et un long processus ont donc été nécessaire pour ouvrir enfin la route aux coureurs et raviver la flamme d’une ascension unique et redoutée de tous.

« Les quatre derniers kilomètres, c’était non-négociable ! » L. Chauvin

Pourtant, à son arrivée à la direction du Tour de France, Christian Prudhomme n’avait d’autre objectif durant son mandat, que de retrouver les émotions de sa jeunesse : « C’est pour moi beaucoup de bonheur, d’émotions mais aussi de la gratitude envers les élus qui nous ont permis de réaliser ce rêve. Autrefois, quand le Tour de France se déplaçait, il fallait que la caravane et les moyens techniques puissent passer partout. Aujourd’hui nous faisons le choix de rendre la montagne aux champions, en adaptant notre dispositif aux particularités de celle-ci. » Avec des passages en forme de test ces dernières années, sur les lacets de Montvernier entre autres, Christian Prudhomme a su repousser les frontières du Tour et s’offrir de nouveaux horizons, pour dessiner le parcours 2023 en direction du Massif-central : « Il faut valoriser les autres massifs que les Alpes et les Pyrénées, et en partant de Bilbao on a trouvé une diagonale naturelle de la montagne française qui se dessine et à l’avenir on saura que le Puy-de-Dôme peut se placer dans plusieurs types de parcours, avec les pentes très raides que nous recherchons, pour faire des différences entre les coureurs. » Alors il faudra profiter du spectacle d’un peu plus loin que le bord de la route sur les quatre derniers kilomètres de l’ascension. Une condition qui était non-négociable pour le Président du conseil départemental Lionel Chauvin : « Sur ce point, tout était clair avec Christian. Il y a eu un travail exceptionnel de mes prédécesseurs pour valoriser le Puy-de-Dôme auprès de l’Unesco, et avec le travail de mes équipes, ce passage mythique sera autant une réussite sportive qu’environnemental. »

Capitale du cyclisme

Une réussite économique aussi, puisqu’avec trois étapes et une journée de repos, le Tour posera une première fois ses valises autour de Clermont. La cité de Vercingétorix, qui s’était paré de jaune sur la place de Jaude pour l’occasion, sera également le théâtre du départ de la grande boucle féminine, et deviendra ainsi le temps de quelques jours la capitale du cyclisme, avant de peut-être devenir ensuite celle de la culture.

-Tour de France Hommes du 1er au 23 juillet
Dimanche 9 juillet : 9e étape Saint-Léonard-de-Noblat – Sommet du puy de Dôme – Hommage à Raymond Poulidor / 184 km
Lundi 10 juillet :  repos à Clermont
Mardi 11 juillet : 10e étape Vulcania-Issoire / 167 km
Mercredi 12 juillet : 11e étape Clermont-Moulins 180 km

-Tour de France Femmes du 23 au 30 juillet
Dimanche 23 juillet : grand départ : Clermont-Clermont / 124 km
Lundi 24 juillet : 2ème étape Clermont-Mauriac / 148 km