Depuis le printemps dernier, T2C et JCDecaux concessionnaire du mobilier urbain de Clermont, dont le contrat vient d’être renouvelé, avaient lancé une grande campagne de rénovation des 68 stations de tramway et par la même occasion de 250 abribus du réseau. Les travaux se sont terminés fin août et les usagers ont pu constater quelques nouveautés en particulier le long de la ligne A.
Le choix de la rénovation plutôt que du remplacement à neuf a été dicté par la double raison économique et écologique. Rénover des stations permet en effet de faire baisser le coût global et de réduire très nettement le bilan carbone de l’opération. S’appuyant sur des études environnementales extérieures, JCDecaux annonce une réduction de 80% de l’empreinte d’une station rénovée par rapport à l’installation d’une station neuve.

Des stations de tramway remises à niveau

Les stations du tramway, accusent comme les rames, 15 ans d’utilisation ; elles ont d’ailleurs plutôt bien vieilli.  En dehors de l’aspect cosmétique plusieurs opérations ont été réalisées pour qu’elles soient moins énergivores. L’éclairage est désormais à LED, ne fonctionne plus en dehors des heures d’exploitation de la ligne et des détecteurs de présences garantissent un allumage opportun. Pour améliorer encore le bilan consommation, des panneaux photovoltaïques sont en cours d’installation sur le toit de plusieurs stations.
Les usagers bénéficient de plus de confort avec de nouveaux bancs, plus ergonomiques, et son invités à participer à la défense de l’environnement avec des poubelles désormais adaptées au tri et des récupérateurs de mégot dont la gestion a été confiée à Ecomégot, société de la région bordelaise, qui se charge de l’installation de cendriers spécifiques et de la récolte puis du recyclage des mégots. Ecomégot est capable d’extraire le plastique contenu dans le filtre (acétate de cellulose) pour créer un nouveau polymère plastique recyclable. Les mégots sont une source extrême de pollution de l’environnement. Rappelons que chaque années en France, plus de 30 milliards de cigarettes sont jetées à même le sol.

De la fourmi à l’éléphant, une signalétique adaptée sur la ligne A

Dès 2020, des pictogrammes test d’animaux avaient fait leur apparition sur cinq stations en lieu et place des horloges. Désormais l’ensemble de la ligne est équipé de ces pictogrammes. « Il s’agit d’une signalétique destinée aux usagers en situation de handicaps cognitifs et psychiques » explique Sophie Tardivat chargée des relations avec les usagers au sein du SMTC-AC. « Nous avons mené une expérimentation avec une association qui accompagne des jeunes en situation de handicap pour savoir si les logos et les graphismes permettaient de faciliter leurs déplacements. Nous avons tiré les leçons de cette expérimentation et décidé de revêtir les 68 stations. Nous avons retenu le thème animalier parce qu’il parle à tout le monde quel que soit l’âge, le milieu, la nationalité d’origine. L’idée était de faire très simple, pas stigmatisant et de permette aux jeunes, et aux moins jeunes, de trouver une solution alternative à l’écrit pour pouvoir se repérer et se déplacer ». La taille des animaux est liée à la situation de la station sur la ligne sens Nord-Sud, de la fourmis aux Vergnes à l’éléphant à la Pardieu. Les animaux sont désormais visible sur les vitres des abris de manière à être vus depuis les rames du tramway. Certains usagers ont pu s’étonner que des pictogrammes plus emblématiques de la ville ne soient pas utilisés, par exemple un ballon de rugby pour la Station Marcel Michelin… Le choix est en réalité lié aux techniques d’apprentissage.  « Mettre un ballon  pour un stade ou un H devant l’hôpital pouvait être confondu avec des logos déjà utilisés dans les apprentissages » reprend Sophie Tardivat. « Les pictogrammes sont très fréquemment utilisés dans l’apprentissage à destinations des personnes souffrant de troubles autistiques, psychiques. Les pictos sont utilisés pour tout. Pour s’habiller, se brosser les dents, aller au cinéma, aller chez le médecin… donc utiliser des symboles, déjà connus, pourrait être confondant. Certaines villes comme Toulouse ont fait le choix des monument et des points centraux de la ville, mais les associations mettent en garde sur les confusions possibles. C’est la même choses pour les pictogrammes alimentaires ».
Le dispositif  est complété par des « thermomètres de ligne » dans les véhicules et des outils pédagogiques, (plan spécifique et jeu de cartes) créés par le SMTC. Il sera aussi mis en place sur les futures les lignes BHNS B et C avec des thèmes différents.