La rentrée concerne aussi le monde judiciaire. L’ordre des avocats du barreau de Clermont vient d’annoncer la création de trois nouvelles permanences gratuites destinées à lutter contre les difficultés de certains justiciables en proie à l’exclusion sociale et aux problèmes économiques. 130 avocats sur les 453 que compte le Barreau de Clermont sont ainsi mobilisés pour apporter une aide de proximité sur 3 thèmes : victime, mineur et baux d’habitation. En plus des permanences, une ligne dédiée fonctionne tous les jours, de 9 heures à 20 heures.
Isabelle Dubois, actuelle bâtonnière de l’ordre de Clermont considère que ces contraintes doivent être traitées en priorité, afin d’apporter une « aide juridique de qualité et de proximité à destination de tous ».
7 jours à Clermont : Qu’est ce qui a poussé l’Ordre des avocats à ouvrir ces nouvelles permanence ?
Isabelle Dubois : Nous nous sommes aperçus que les justiciables étaient mal informés, qu’ils avaient des difficultés à trouver un lieu pour s’informer, cela nous a donc conduit à mettre en place ces nouvelles permanences à destination finalement des publics les plus fragiles.
7JàC : Qu’entendez-vous par publics fragiles ?
I. D : Les mineurs sont les plus fragiles, les victimes ont du mal à s’adresser à un avocat parce qu’elles sont souvent très choquées dans un premier temps et qu’il est difficile de trouver de l’information quand on est en difficulté sur le plan psychologique, voir sur le plan médical. Pour les baux d’habitation, on a parfois le sentiment que ce n’est pas ce qui est prioritaire, sauf que cela touche au droit au logement et qu’actuellement c’est extrêmement difficile pour les gens de se loger, d’avoir un logement décent. Les baux d’habitations c’est tout ce qui concerne le logement décent mais aussi tout ce qui concerne la prévention des expulsions. Dans ce cadre là, on travaille en partenariat avec les associations, avec la ville notamment, parce qu’il n’est pas question d’être chacun dans notre coin. Le but est vraiment de rendre un service aux justiciables.
7JàC : Pourtant la permanence mineur existait déjà dans les années 90.
I. D : En fait, elle n’a pas été abandonnée mais c’est le type de permanences sur lequel il faut sans cesse communiquer. Fut un temps où les mineurs savaient qu’ils pouvaient venir au tribunal et nous avions une fréquentation importante, sans doute due à la médiatisation de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Aujourd’hui on a moins de médiatisation sur cette question et les mineurs ne savaient plus qu’ils pouvaient venir. C’est l’objet de cette campagne de communication, de pouvoir leur dire « vous avez des droits, vous pouvez les exercer et les avocats sont à votre disposition.
7JàC : Solliciter un avocat lors d’une permanence est, en fait, une première étape.
I. D : Oui c’est une première étape, c’est un premier contact avec des avocats spécifiquement formés sur chaque matière. Ils vont pouvoir donner un premier éclairage, un premier conseil et ensuite permettre à la personne qui consulte, soit de se défendre elle-même si elle en a les possibilités, soit faire le choix d’un avocat, soit de faire appel à l’avocat rencontré dans le cadre de la permanence. Ce service est gratuit.
7JàC : Cette campagne est aussi l’occasion de mettre en avant l’engagement des avocats ?
I. D : Oui bien sur puisque tous les avocats qui interviennent sont spécialement formés, sont volontaires pour le faire bénévolement. Cela fait vraiment partie d’ADN de la profession.
7JàC : Quel regard actuel portez vous sur l’institution judiciaire ?
I. D : On se rend compte qu’actuellement les services publics sont en déliquescence, je le dis comme cela. Celui de la justice va très très mal. Ce matin nous avons encore une grève des greffiers et l’ensemble des dossiers a été reporté. Je crois que l’État n’est pas à la hauteur des enjeux de la justice et je crois qu’il est indispensable que les confrères soit présents sur nos actions.
-Pour les Baux d’habitation : consultation tous les 1er jeudis de chaque mois de 10h à 12h. Tél : 04 73 37 97 00 à partir du 4 octobre à la Maison de l’avocat Maison de l’avocat , 9 rue Lamartine à Clermont et Site web
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