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Perspective parc Saint-Jean©La Fabrique ObliK
©La Fabrique ObliK
Vie publique

Saint-Jean, le quartier où le futur se dessine

À Clermont, entre le boulevard Saint-Jean et la rue de Pré-la-Reine, un nouveau quartier va voir le jour dans le triangle actuellement en friche. Première pièce de la requalification, un parc de 2,5 hectares en attendant une extension à 10 hectares et des logements accessibles à tous.

Depuis l’après guerre, le quartier clermontois Saint-Jean n’était pas spécialement réputé pour être accueillant. Coincés entre les lignes SNCF et la zone du Brézet, il rassemblait sur 40 hectares des logements d’urgence, de nombreux bâtiments industriels dont les abattoirs et des locaux d’activités qui n’ont pas leur place en centre ville. Après plusieurs décennies sans réelle évolution, le nouveau visage du quartier commence à se dessiner, préfigurant la ville demain. Premiers gros changements, après la démolition de la cité d’urgence, le Lycée Gergovie, bâtiment éco-construit et à énergie positive, ouvert en septembre dernier. À ses côtés le Centre Sportif Edith Tavert, lui aussi construit selon les normes de performances énergétiques les plus élevées du moment et qui entrera en fonction à la rentrée prochaine. La suite de l’aménagement du quartier, qui sera l’une des plus ambitieuses opérations d’urbanisme de la métropole clermontoise, passera en premier lieu par la création d’un grand parc paysager de 2,5 hectares (ouverture au public avant 2026) qui s’étalera à terme sur 10 hectares. Une première ZAC, Zone d’Aménagement Concerté, de 14 hectares dans laquelle s’inscrira le parc a été créée et fait l’objet d’une campagne de concertation jusqu’au 1er juillet 2023.

Laboratoire de la ville de demain

« Nous sommes dans le laboratoire de la ville de demain autour des enjeux du Plan Local d’Urbanisme » explique Grégory Bernard adjoint à l’urbanisme. « Nous devons être capables d’imaginer une ville qui soit habitable en 20250, où il ne fasse pas trop chaud, où la nature soit présente, où l’on n’est pas prisonnier de la voiture individuelle et du pétrole, où tout le monde peut se loger, où il y a des équipements publics accessibles à pied, y compris pour les personnes à mobilité réduite. Tous ces enjeux se concentrent dans ce petit espace à l’échelle métropolitaine mais qui n’est pas n’importe où, puisqu’il est sur l’axe B d’InspiRe, donc relié au centre ville historique de Clermont, à Royat-Chamalières, à la gare, à l’aéroport. C’est un concentré des enjeux, même si toute la métropole n’a pas vocation à ressembler à Saint-Jean. Aujourd’hui la connexion avec le centre est défaillante, mais avec InspiRe, le parc sera à 1/4 d’heure de la place de Jaude par la ligne B et elle sera doublée par le schéma cyclable. Saint-Jean ne sera pas autonome, il sera au cœur d’une métropole vivante et mobile. Ces quartiers dits servants, un peu aux marges des villes, rentrent en fait dans le centre aujourd’hui. »

Utiliser l’existant dans le quartier Saint-Jean

« Si la ville a vocation à continuer de se développer, elle ne peut plus le faire en s’étendant sur des terres agricole et sur des espaces naturels » reprend Grégory Bernard.  « On doit donc reconstruire la ville sur elle-même et en même temps l’adapter aux changements climatiques, réfléchir à la présence de la nature en ville. L’intérêt de Saint-Jean est que l’on a un espace relativement grand dont on maîtrise une grande part du foncier mais aussi une zone où la nature est déjà présente ou qui s’est installée dans la friche. Pour la création de ce parc, on s’appuie sur des arbres existants. Il y a de très beaux arbres sur site avec des alignements. Il y a déjà un paysage en place, c’est une particularité du projet. » Le projet confié à un groupement d’architectes et de paysagistes intègre des zones de biodiversité et une prairie mais aussi des aménagements pour la détentes (jeux, ginguette…) des salons de fraîcheur avec brumisateurs et un espace scène-gradins.

Il faut faire cesser l’inflation galopante sur le logement

« L’idée est de trouver du logement abordable sur cette zone » explique Christine Mandon, vice présidente à l’urbanisme de Clermont Métropole  « Il faut faire cesser l’inflation galopante sur le logement et permettre aux gens d’acheter, d’habiter sur le territoire clermontois. Lorsque l’on requalifie les villes, il est important de recréer du logement et de l’économie, mais il ne s’agit pas seulement de poser des bâtiments et des entreprises, il faut penser l’aménagement global, avec de nécessaires espaces de rencontre. Il s’agit de créer le lien social et évitant que les gens descendent de leur voitures et rentrent directement chez eux. Dans une époque où l’on est très individualiste, recréer des connexions avec les autres est important, et ce parc, avec ses espaces va y contribuer largement ». Christine Mandon travaille également sur un projet partenarial d’aménagement sur la toute proche zone du Brézet. « Aujourd’hui on peut parler d’une certaine défaillance sur la politique menée sur la métropole et l’idée est de travailler sur les mobilités avec la ligne B, sur les déplacements doux et sur l’aménagement en verdure. Les entreprises ont été posée, là, les unes à côtés de autres. Il n’y a pas eu d’aménagement et on veut redonner une vie à cette zone d’activité. Aujourd’hui, il n’y a pas que l’habitat qui a son importance, il y a aussi les zones où l’on travaille ».

Plan du parc Saint-Jean ©La Fabrique ObliK
Plan du parc Saint-Jean ©La Fabrique ObliK

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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