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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Rouge est l’histoire

Il y a le rouge carmin. Le rouge vermeille. Celui des coquelicots, au printemps. La belle couleur... Le rouge, aussi, abreuve les sillons.

Il est des rouges qui attirent le regard. Irrésistiblement. La couleur flatte, elle séduit. Elle va bien au teint… ou bien elle jure. Le rouge et noir se combinent et se conjuguent, ils se marient, comme l’a prouvé Stendahl. Et puis il y a le rouge des champs de bataille, des terrains de désolation, le rouge sang, macabre. Toute une histoire qui ne plaide pas en sa faveur. Dans l’arène nauséabonde, le taureau, qui ne demande qu’à vivre paisiblement, rentre sans l’ombre d’une chance. Cette danse picaresque est en fait une danse funeste. Cruelle tradition en forme de boucherie publique. Hasta la muerte pour l’animal. Le toréador, lui, rentrera en chair et en os, confortablement, et après avoir remis son habit de lumière au placard, il regardera la télévision tandis que l’on dépècera le cadavre de sa victime. Innocente.

Galaxie rouge

Le rouge, aussi, inonde les drapeaux. Rouge de la libération devenu rouge de la révolution et rouge de l’oppression et de la persécution. Toute l’histoire du communisme, en fait, qui, des barricades jusqu’aux goulags, du combat politique jusqu’au principe exterminationniste, a meurtri le XXème siècle. Avec ses héros mythifiés et morbides, ses tyrans sanguinaires et embaumés : Staline, le petit père des peuples, l’affameur, le paranoïaque qui allait jusqu’à supprimer son entourage, Mao, le grand timonier-assassin. Ou encore, Pol Pot, le « frère numéro un » du Kampuchéa démocratique, un despote à placer très haut dans l’échelle suprême et universelle de la cruauté d’état avec, à son sinistre palmarès, la mort d’un tiers de la population de son pays, le Cambodge. Pour ne citer que quelques « stars » de cette galaxie rouge. Des amoncellements de cadavres, donc, sur le lit du communisme. Rouge comme les khmers et comme les mains des tortionnaires.

Rouge qui tache

«Les crimes du communisme n’ont pas été soumis à une évaluation légitime et normale, tant du point de vue historique que du point de vue moral» estime l’historien Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme, paru en 1997. C’est comme s’il y avait une gêne à évoquer ces massacres de masse commis au nom d’une idéologie majeure du siècle dernier, à laquelle tant d’intellectuels ont adhéré. Du rouge flamboyant et fascinant au rouge qui tache…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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