Si la ligne Bordeaux-Lyon n’est plus accessible en train depuis 2014, plusieurs sociétaires et citoyens ont décidé de suivre le tracé à pied. En effet, beaucoup se sont rendus compte qu’en réalité, peu de personnes connaissait le projet. Avec cette action se déroulant sur deux semaines, les amis de Railcoop espèrent attirer des foules, voire de nouveaux contributeurs. Attirer l’attention sur ce projet qui au début paraissait prometteur devient une nécessité. En effet, il est important de rappeler que Railcoop fonctionne sans subvention, ni soutien des banques.
Comment retrouver les amis de Railcoop ?
Les amis de Railcoop est une association loi 1901 composée de sociétaires de la SCIC ainsi que de citoyens envieux de voir la ligne phare Bordeaux-Lyon revenir. Partis de Bordeaux le 17 février, ils suivent l’itinéraire de base de la ligne Bordeaux-Lyon. Ils passent donc par Libourne, Périgueux, Thiviers, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés, Roanne, Lyon Part-dieu. Arrivés à Montluçon, il marcheront jusqu’à Gannat, ce mardi 27 février 2024. Durant chaque étape, plusieurs animations sont mises en place. 200 participants du grand défi Railcoop se relaient chaque jour à la marche ou à vélo.
Les tribulations de la SCIC
Ce projet, de base, était assez ambitieux et innovant. Il fallait simplement donner 100 euros pour faire partie des sociétaires de la SCIC. Cette initiative rassemble aujourd’hui 14 000 sociétaires. De plus, les 1,5 millions d’euros nécessaires pour prétendre à utiliser les rails étaient rassemblés. L’idée était bonne, son exécution a cependant connu plus de difficultés. Premièrement, Railcoop n’a su convaincre les banques ou les subventionneurs et a dû se débrouiller seul.
En comptant une trentaine d’employés dans ses rangs, Railcoop a également eu des soucis financiers. En 2022, la SCIC a réalisé, 120 000 euros de chiffre d’affaire grâce à l’activité fret alors qu’elle devait débourser 700 000 euros de masse salariale. La mise en service de la ligne voyageur a dû être reportée plusieurs fois et les ambitions revues à la baisse, avec du matériel d’occasion. Tout cela est sans dire de la frilosité des sociétaires et des organismes extérieurs à injecter de l’argent supplémentaire au projet.
Le projet arrive-t-il au terminus ?
Il est également à noter que, selon le média toulousain Médiacités, le management de la direction de Railcoop serait jugé trop autoritaire par le conseil d’administration. Nos confrères de Mobility Cités parlent même d’un problème de « népotisme ». Suite à ces révélations, la directrice générale déléguée Alexandra Debaisieux dut quitter son poste. Au printemps dernier, le conseil d’administration décida d’engager Matthieu Aublant en tant que directeur général externalisé. Quant à Nicolas Debaisieux, ex-directeur général et fondateur, il garde des missions de relations publiques et de stratégie.
Cette série d’événements se conclue en octobre 2023 avec le placement volontaire en redressement judiciaire de la SCIC. Il est donc légitime de se poser des questions sur la viabilité du projet Railcoop. Quel crédit apporter si le dernier rempart pour lever des fonds ne relève pas de la SCIC même mais d’une association loi 1901 engageant des sociétaires et des citoyens ? Certaines décisions ont également été controversées ouvrant la question de la légitimité du projet. L’arrêt de l’activité de fret ou encore l’embauche d’une masse salariale titanesque ont été critiqués alors le groupe n’avait pas reçu de subvention depuis le début de son aventure .
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