Planet Observer, entreprise clermontoise labélisée La French Tech vient de lancer un WMS, Web Map Service. Derrière cet acronyme, se cache quelque-chose que de nombreux internautes connaissent déjà lorsqu’ils utilisent le service Google Maps. Mais lorsque l’on observe la terre avec la technologie Google, on se rend compte que les images sont de qualité moyenne, prises parfois lors de passages nuageux et assemblées de manière très basique. Planet Observer utilise une technologie similaire mais réalise un travail de traitement d’image et d’assemblage en profondeur avec son équipe de graphistes. Le résultat est surprenant de qualité, avec une colorimétrie exceptionnelle et un soucis du détail de premier ordre.
8000 images assemblées pour une base de 15 téraoctets
La représentation de la Terre que Planet Observer propose est un gigantesque fichier informatique composé de 8000 images fournies par Sentinel-2, une série de satellites d’observation de l’Agence spatiale européenne développée dans le cadre du programme Copernicus. Les images sont assemblées sans marge, traitées et allégées pour constituer un fichier au poids informatique respectable de 15 téraoctets. (1 To équivaut à 1 000 gigaoctets / Go et à 1 million de mégaoctets / Mo). Jusqu’à présent les clients de l’entreprise qui produit une mise à jour par an, récupéraient leurs fichiers contenus sur plusieurs disques durs ou via des serveurs FTP dont on imagine qu’ils moulinaient quelques heures… Le nouveau WMS permet donc de s’affranchir de cette corvée grâce à une lecture en streaming fournie par la société hollandaise Elipsis partenaire de Planet Observer. Le service est accessible gratuitement y compris au grand public jusqu’à une certaine altitude, appelée la couche de moyenne résolution. Pour descendre en dessous et voir tous les détails, il faut être client et acheter une licence d’exploitation des images traitées.
Des clients dans le monde entier
On imagine aisément toutes les applications possibles à partir de la fourniture d’images aériennes de qualité. Les clients de Planet Observer résident dans le monde entier et travaillent dans différents domaines : les médias, l’aéronautique pour les simulateurs de vols, les concepteurs de planétarium, les fabricants d’armes guidées et d’autres qui restent à l’abris du secret professionnel. Laurent Masselot, dirigeant de Planet Observer évoque une « multitude de marchés de niche dans le monde entier ». Parmi les clients citons les plus connus : ARTE, Thalès, Dassault Aviation, le CNES ou Mappy.
Depuis 1989
C’est en 1989 que Laurent Masselot, géologue-vulcanologue a créé Planet Observer et a « offert » à l’Auvergne une photo satellite, à l’époque déjà remarquable pour sa qualité de traitement. L’entreprise s’est ensuite fait remarquer en étant la première à faire du traitement d’images satellite sur PC en 1993 puis en 1999, la première en Europe à proposer du streaming on line et ce 6 ans avant Google Maps. A ce jour l’entreprise reste une PME avec 6 salariés en CDI et des alternants. Elle vient de bénéficier d’un « coup de pouce » financier de la part des services économiques de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, afin de poursuivre le développement de produits innovants dans l’univers du géospatial.
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