André Kertész est né en dans une famille de la bourgeoisie juive de Budapest. Fasciné par l’image dès son plus jeune âge, il achète sont premier appareil photo à 23 ans, un un ICA format 4,5 × 6 avec lequel il fait de nombreuses photos de guerre durant le premier conflit mondial alors qu’il sert dans l’armée austro-hongroise. Ce travail photographique, hélas détruit en grande partie durant la révolution hongroise de 1918, lui permettra d’être publié dans la presse et de gagner un concours. Il arrive à Paris en 1925 et fréquente et photographie de nombreuses personnalités du monde de la culture : Brassaï, Colette, Marc Chagall, Michel Seuphor, Mondrian… De 1925 à 1935, il travaille pour la presse mais aussi pour lui-même, dans une démarche artistique proche du Dadaïsme et du Surréalisme. Il devient le précurseur de la photo moderne en étant le premier à utiliser de manière professionnelle un appareil 24×36 Leica à partir de 1928. La petite taille du boîtier et son mode de visée directe vont lui offrir une grande liberté pour figer des instants. Le Paris de l’entre-deux-guerres devient son terrain de jeu favori, ouvrant la voie des Doisneau et consorts. Cartier-Bresson le considérait comme l’un de ses maîtres.
Le don de son œuvre à la France
Kertész développe un attachement particulier à la France qu’il doit quitter pour New-York pendant la seconde guerre mondiale. Sa période parisienne a laissé des traces profondes sur ses pellicules mais aussi dans son cœur. Après avoir reçu le prix de la Photographie du ministère de la Culture en 1982, il lègue ses archives à l’État français avant de disparaitre en 1985 à 91 ans. Le lègue comprend tous ses négatifs et diapositives, de nombreux tirages de lecture et des planches contacts, une partie de sa bibliothèque et une abondante correspondance. Depuis 2005, la donation est affectée à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP).
Le Paris de André Kertész à découvrir actuellement à l’Hôtel Fontfreyde
Une étude sur les négatifs originaux conservés par la Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine a permis de reconstituer pour la première fois la continuité chronologique des images de Kertész prises en 1930 et 1936 avec son Leica. Ses recherches ont donné lieu à l’exposition présentée actuellement à l’Hôtel Fontfreyde – centre photographique de Clermont. Le commissaire de l’exposition, Cédric de Veigy, est un historien de la photographie. Les clichés présentés sont de petite taille mais révèlent une multitude de détails. Chaque tirage possède l’extraordinaire patte de son auteur qui réalisait plusieurs prises de vue sous un même angle à quelques instants d’intervalle. En inventant finalement « times laps » André Kertész réussit la prouesse d’illustrer la vie alors que la photo la fixe définitivement.
André Kertész, Marcher dans l’image, exposition photographique, jusqu’au 24 septembre 2022, à l’Hôtel Fontfreyde – centre photographique, 34 rue des Gras à Clermont.
Coproduction par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (Ministère de la Culture) et la Maison de la Photographie Robert Doisneau avec la collaboration de Stimultania (Strasbourg), L’Imagerie (Lannion), le Musée de la Photographie (Charleroi) et l’Hôtel Fontfreyde.
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