Accueil » Économie » Momie Clermont a fêté ses 10 ans
Julie et Pédro, de Momie Clermont / Photo 7 jours à Clermont
Culture Économie

Momie Clermont a fêté ses 10 ans

Le monde de la librairie n’est pas un monde serein. Pression commerciale, pression des éditeurs, concurrence des grandes enseignes, parts de marché dévorées par le Web, désamour de la chose écrite par les plus jeunes… Alors lorsqu’une enseigne fête ses 10 ans et annonce une progression annuelle à deux chiffres il est intéressant d’analyser les raisons du succès.

Née Momie Manga, rue Maréchal de Lattre, c’est en 2014 que cette librairie spécialisée est devenue Momie Librairie en déménageant vers l’avenue des États-Unis, dans un local dont la surface commerciale développe 130m2. Au regard des 10 années qui viennent de s’écouler, Julie Houillon, la gérante, peut se montrer satisfaite. Les ventes sont régulièrement en hausse, de 10 à 15% chaque année, et le chiffre d’affaire s’est rapproché des 700 000 € hors taxes en 2017. Une des clés du succès réside dans une offre forte de 16 000 références en comics, manga, BD et produits dérivés qui permet de toucher à la fois le grand public, toutes générations confondues, et les amateurs d’une culture plus marginale. Momie Clermont est un des 9 établissements appartenant au groupement Momie Librairie* qui offre la souplesse de l’indépendance et l’efficacité d’un travail collaboratif en particulier sur la communication.

Un défi quotidien

L’évolution des résultats de Momie s’est révélée plus rapide que ce qui était inscrit dans les prévisions mais pour autant, l’activité reste fragile et tendue. Le secteur est très porteur et se développe énormément, c’est même celui qui se développe le plus avec le secteur jeunesse alors que le marché global du livre est plutôt en légère régression. En résulte une surproduction qui impose à l’équipe de la fermeté dans les négociations avec les plateformes de distribution et les commerciaux. L’idée est de limiter « l’obésité » d’un stock qui pèserait trop lourd sur les finances et le travail logistique quotidien. Il convient également de trouver l’équilibre entre le volume de travail et la taille de l’équipe composée à ce jour de 4 personnes à temps pleins (moyenne d’âge 30 ans) qui doivent « tenir la boutique » 6 jours par semaine de 10h à 19h en gardant le bon esprit et la qualité d’accueil que la clientèle, venue parfois de très loin, réclame. L’équipe doit également gérer les événements organisés sur la surface de vente, principalement dédicaces et ateliers.

Une entreprise tournée vers l’extérieur

Si l’équipe de Momie Clermont peut afficher de l’optimisme c’est qu’elle s’en donne les moyens en n’hésitant pas à sortir de sa surface commerciale. En nouant des partenariats avec les exploitants cinéma, en visitant les bibliothèques, en prescrivant auprès des responsables de CDI**, elle parvient à conquérir des marchés parfois difficiles, tout en défendant une pop culture pas si facile à imposer dans un milieu assez conservateur.
Pour Julie Houillon, se tourner vers extérieur c’est aussi observer la place du commerce dans la métropole clermontoise. Entre la place de Jaude et la place Gaillard, l’avenue des États-Unis garde une certaine vitalité mais la vie du quartier peut vite basculer dès lors qu’un commerce reste fermé longtemps à cause en particulier de loyers élevés. La municipalité doit rester active et attentive et les associations de commerçant mobilisées pour éviter ce qui s’est passé dans d’autres zones commerçantes.
Et pour la décennie à venir ? Momie Librairie restera là où elle est pendant un certain temps. La surface actuelle supportera encore une progression à deux chiffres pendant 3 ou 4 années, ensuite il faudra saisir les opportunités lorsqu’elles se présenteront.

*Les librairies Momie sont concentrées sur l’est de la France principalement en Rhône-Alpes, la librairie de Clermont étant celle située le plus à l’ouest.
**CDI : Centre de Documentation et d’Information des établissements scolaires.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé

  • /