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Des conditions de transports épouvantables avant une mort souvent atroce- photo CIWF.
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Longs transports d’animaux : la honte absolue

Dimanche 14 juin, on célébrait la cinquième Journée internationale de mobilisation contre les longs transports d’animaux. Mise en place par CIWF France, elle commémore un événement horrible : le 14 juin 2015, 13.000 moutons partis de Roumanie avaient trouvé la mort par noyade dans les cales d’un rafiot géant qui avait fait naufrage…

Qui n’a jamais croisé, sur la route de ses vacances, sur un parking d’autoroute, de ces énormes bétaillères emportant, quelquefois sur plusieurs niveaux, des animaux entassés, museau apparent entre les barreaux de la remorque, cherchant l’air, meuglant ou grognant, en partance pour un voyage dont on devinait qu’il ne serait pas d’agrément ? Qui, parmi ceux qui ont assisté à ce genre de scène, s’en est vraiment soucié ?

Pourtant, il s’agit de l’un des plus criants scandales de notre époque.

Un innommable scandale

Le 14 juin 2015, l’équipage était sauf. La « cargaison » avait été abandonnée à son sort. On mesure aisément la monstruosité de ces convois terribles qui ne cessent de sillonner les mers… D’après le CIWF, chaque année un milliard de volailles et 37 millions de mammifères – bovins, porcs, moutons chèvres et équidés – partent des pays de l’Union européenne pour d’interminables et sordides voyages vers la Turquie, l’Afrique du Nord, le Moyen Orient, ou plus loin encore. Entassés pendant des jours, voire des semaines dans les cales aveugles de cargos en fin de carrière, souffrant de la faim et de la soif, pataugeant dans leurs déjections, envahis par la peur, la panique, les plus faibles ou les moins chanceux se retrouvant piétinés et écrasés par leurs compagnons d’infortune… Voilà comment sont traités les « êtres sensibles » censés constituer la nourriture des populations humaines.

L’enfer de bout en bout

Photo Welfarm.

A l’intérieur des frontières de l’UE, les convois ne sont pas maritimes. Les déplacements s’effectuent par la route. Ce n’est peut-être pas pire, mais ce n’est guère mieux. Par millions, les animaux sont déplacés parfois d’un bout à l’autre du continent, jusqu’en Europe du Sud, en Grèce, en Turquie, au Liban, voire dans des pays en guerre. A l’arrivée, ce qui le plus souvent les attend, ce sont des conditions d’abattage très violentes, l’égorgement à vif.

L’UE a mis en place une sorte de réglementation que les ONG trouvent trop laxiste et qui, de toute façon, n’est pas souvent respectée. Depuis des années, les gouvernements sont alertés, interpellés sur ce grave problème. Mais ils n’en ont cure. Au mieux, ils formulent des vœux pieux et mettent en place des mesures qui ne sont pas suivies.

Cette situation que l’on peut qualifier d’inhumaine, d’insoutenable, de honteuse, ne semble gêner personne. Pas même les éleveurs qui sont si soucieux du « bien-être animal », comme ils disent, qu’ils conduisent sans sourciller leurs « productions » aux portes de l’enfer…

À propos de l'auteur

Josée Barnérias

A toujours été au plus près de la cause animale. En septembre 2010, a fondé La Griffe, association d'information et d'intervention pour les animaux. Aujourd'hui encore, elle en est la présidente. A travaillé pendant trente années dans la Presse quotidienne régionale. Elle vit à Clermont-Ferrand.

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