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Photo E.Gauthey/ Lungta/ Bhoutan.
Chroniques

J’ai fait un beau voyage

Il y a dans cette chronique, simple exercice de style, recours à quarante titres d’ouvrages de trente- deux écrivains voyageurs. Cherchez-les !

Comme le cartographe qui affectionne tout particulièrement les chemins noirs, nombre de voyageurs font du chemin même l’essence du voyage.

Les amateurs du temps long et du rythme des bogies privilégient les wagons lit quand les cavaliers accordent leur périple au pas de leur monture.

Ne comptant que sur leurs jambes, les amoureux de montagnes s’égarent volontiers au pays des sherpas ou, grimpant au Ladakh, s’offrent alors un petit Tibet sans peine. Pour les mêmes, un petit tour dans l’Hindou Koush leur offre un versant plus rude de la chaîne himalayenne, quittant l’empreinte bouddhiste et se rapprochant de la route d’Oxiane.

Certains ont besoin de mirages et arpentent les déserts. Pour les voileux, sur les mers arctiques, les côtes du Groenland forment elles un bal des glaces habité quand, sur des mers plus chaudes, il ne s’agit pas d’une fortune carrée.

Et pour ceux qu’une année entière, ou presque, l’a rendu possible c’est un lent et long travelling qu’ils effectuent sur tous les continents, sans prendre l’avion comme un devin m’a dit. 

Ah, voyager ! 

Touriste, le voyageur de congés payés est lui contraint par le temps court. Il trouve parfois dans son usage du monde l’inattendu des rencontres où briser la glace s’impose plus facilement. Il choisit de partir à l’automne, loin des foules mais l’hiver aux trousses. Nostalgique, il se rappelle un ancien voyage en Syrie et doit dire adieu à Palmyre à moins de mourir pour Kobané.

Des voyageurs renouent avec la distance que permet le mode épistolaire. Amoureux de la Perse, ils vous écrivent de Téhéran. D’une Corne d’Afrique encore mystérieuse, leurs lettres d’Abyssinie vous emmènent dans des voyages fantasmés où le temps s’est souvent arrêté.

A la porte des larmes, Djibouti vous surprend tandis que, de la colline des anges, ce sont les rizières rouges d’Asie du Sud Est qui font le pont entre histoire et paysage.

Européens, nous sommes pétris d’une vision du monde Nord Sud que les spécialistes de l’ex-URSS vous retourneront magistralement. Dans ces confins-là, le Nord c’est l’Est.

Parlant de l’Est, le voyageur peut aller jusqu’à manger des nouilles froides à Pyongyang et plonger dans des éclipses japonaises.

Les férus d’histoire, dérivant avec Ulysse en Méditerranée ou en voyage avec Hérodote, nous rappellent un extérieur monde universel.

Franchissant les frontières, les voyageurs se construisent leur propre théorie du voyage, retiennent l’esprit des lieux. Très vite, il faudra repartir même si des check-point peuvent vous arrêter dans cette recherche du cœur et des confins.

 

Pour retrouver la liste des écrivains évoqués lors de cette chronique, cliquer sur le lien. 

 

À propos de l'auteur

Eric Gauthey

Né avec la crise des missiles de Cuba, son enfance, ses études et ses premières années de la vie d’adulte furent nomades.
Au début des années 90, il émigre à Clermont-Ferrand pour se sédentariser. Son métier, non moins sédentaire, l’engage dans le service au public (transports publics de l’agglomération clermontoise).
Le voyage reste sa passion, pour ses vacances mais pas seulement. Cofondateur d’Il Faut Aller Voir et du RV du Carnet de Voyage, il pousse jusqu’à publier deux ouvrages : « Cher Bouthan » – 2011 et « Buna Tatu » - 2017 (sur l’Ethiopie).

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