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Emmanuelle Seigner et Emma Green.
Chroniques

Où l’on parle d’auteurs, de jalousie et d’un western européen

Un Polanski brillant, un Soderbergh jubilatoire, une Karine Viard impeccable. Et une perle pour les fêtes de fin d'année...

Tout d’abord, il convient de rappeler une évidence: « Le style, c’est l’homme » et quand il s’agit de parler de Polanski, l’un de nos meilleurs metteurs en scène, il faut avoir cela en tête. Dès le début, on retrouve ce qui nous a toujours émerveillé chez le maître : son style. Dans son dernier film, D’après une histoire vraie, le cinéphile retrouvera ses marques, ses thèmes (l’enfermement, la possession) et aussi la  fluidité de la mise en scène éblouissante par son apparente simplicité. Le sujet, qui a été l’objet de maintes critiques, s’apparente au thriller et, s’il peut être prévisible, il n’en est pas moins passionnant. Une romancière à bout d’inspiration va se réfugier chez une amie qui est sensée la lui donner et c’est là le piège. A ne pas manquer, évidemment ! Quant à Steven Soderbergh, absent des écrans depuis quatre ans, il nous revient avec un polar un peu déjanté visiblement influencé par les frères Coen. Il s’agit de « Logan Lucky » qui s’inspire aussi de la série Ocean’s eleven, de Thirteen,etc et autres films du même acabit en nous introduisant dans un milieu de paumés malchanceux qui ont, parmi leurs fréquentations, un Daniel Craig bien meilleur en taulard récidiviste qu’en 007. Le film est trop long mais parfaitement jubilatoire, avec le style élégant et les couleurs propres au cinéma de Soderbergh !

Karin Viard jalouse

Avec Jalouse des frères Foenkinos, nous sommes dans une tragi-comédie féministe qui aborde, avec intelligence et doigté, le problème d’une femme qui arrive à la cinquantaine, quasiment solitaire, malgré la présence de sa fille, danseuse, et d’amis qui lui veulent du bien. Professeure, elle doit faire face à une jeune enseignante à l’ambition dévorante. Tout l’art des Foenkinos est de nous offrir une mise en scène classique qui nous permet de parfaitement apprécier le jeu de Karin Viard, au mieux de son talent, et aussi de ne pas nous faire la leçon, une qualité peu commune dans le cinéma français actuel.

Brimstone

Là, il s’agit d’un western réalisé par un hollandais, Martin Koolhoven, qui nous a totalement ébloui. Trois ans de tournage dans différents pays d’Europe, un casting de rêve unissant Dakota Fanning, Guy Pearce, Kit Harrington et Carice Van Houten, entre autres. Le film affiche une ambition dévorante: traiter de l’extrémisme religieux qui conduit à la folie et au meurtre; réaliser une œuvre divisée en quatre parties déstructurées. Mais aussi faire appel aux textes bibliques pour les réunifier, enfin se référer implicitement à  La nuit du chasseur pour obtenir une ambiance baroque, aidée d’une photographie qui touche au sublime. Brimstone a obtenu à la Mostra, le Lion d’or et une foule de récompenses. Chez nous ,vous ne le verrez qu’en DVD, mais ce sera mon conseil amical pour les fêtes. Je terminerai en m’adressant au ministère des cultureux qui ont interdit cette œuvre aux moins de 16 ans…Messieurs les censeurs: « Bonsoir »

À propos de l'auteur

Roger Herzhaft

Né à Strasbourg, il a exercé la profession d'opticien, passionné depuis toujours par le 7ème Art. Arrivé à Clermont-Ferrand en 1992, il fonde alors le "Cercle des Amis du cinéma" qu'il dirigera jusqu'en 2016,en tant que président. A animé ‌des émissions de télé et radio sur Clermont-Première, Radio Nostalgie et Radio France Bleu Pays d'Auvergne. Il aime en particulier le Western, Hitchcock, Truffaut, Steven Spielberg.

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